Faits divers

S’endormir au volant en raison de la fatigue est une infraction

le jeudi 01 août 2019
Modifié à 11 h 45 min le 01 août 2019
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

(Texte - David Penven) Conduire avec les capacités affaiblies par l’alcool et/ou la drogue est un acte criminel. En est-il de même lorsqu’un automobiliste s’endort au volant, et ce, même s’il n’a pas pris d’alcool ? La réponse est oui, indique la Régie intermunicipale de police Roussillon. «La capacité de conduire un véhicule peut être affaiblie par l’alcool, la drogue et les médicaments, mais également par la fatigue», ont indiqué conjointement par courriel Geneviève Boudreault et Karine Bergeron, agentes aux relations médiatiques à la Régie. Les deux policières, qui ont répondu aux questions du Reflet, indiquent toutefois qu’il est difficile d’un point de vue légal de prouver qu’il y a eu infraction lorsqu’on s’endort au volant.

«En raison du stress, l’interception par les policiers fait disparaître subitement tous les signes de fatigue de la personne au volant. Cela rend difficile la détection d’une infraction sur l’état du conducteur», soulignent-elles. Des poursuites judiciaires sont toutefois possibles sur la conduite si elle était dangereuse. Le Code criminel considère comme une infraction: «quiconque conduit un moyen de transport d’une façon dangereuse pour le public, eu égard aux circonstances». Les policières soulignent que, selon la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), l’alcool au volant demeure l’une des principales causes d’accident. «Concernant les interventions policières, l’alcool est encore le principal chef d’accusation en matière de conduites avec les capacités affaiblies», fait savoir la Régie. Médicaments La prise de médicaments peut influencer le comportement sur la route. Un aspect que bien des conducteurs semblent sous-estimer, d’après les policières. «Des neurodépresseurs, comme les médicaments sur ordonnance tels que sédatifs et médicaments antidouleur, peuvent aussi présenter des risques semblables à ceux de l’alcool ou la drogue pour un conducteur», soulignent les deux agentes. Certains médicaments contre la toux, le rhume ou les allergies qui causent de la somnolence risquent ainsi d’avoir des effets dangereux sur la conduite. «Tout comme pour l’alcool, certains conducteurs croient qu’ils circulent normalement alors que ce n’est pas le cas. Dans une telle situation, le conducteur s’expose à des accusations de conduite avec les capacités affaiblies par les médicaments», notent-elles. Pour ce qui est des autres drogues, comme celles qui stimulent le système nerveux central (exemple: méthamphétamine, cocaïne) et le cannabis, elles sont souvent détectées par les agents évaluateurs lors des tests effectués à la suite de l’arrestation du chauffeur.