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Selon les Centres sportifs, la Ville fait de la désinformation

le mardi 02 juillet 2019
Modifié à 19 h 43 min le 02 juillet 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

ARÉNAS. Tel qu’exigé par les autorités municipales vendredi dernier en fin d’après-midi, le conseil d’administration des Centres sportifs de Salaberry-de-Valleyfield a accepté la proposition formulée par la Ville en lien avec un litige portant sur le financement des travaux de réhabilitation en cours au Centre civique de la rue Marquette et à l’aréna de Saint-Timothée. A l’heure de tombée fixée au mardi 2 juillet à 17 h, les responsables de l’organisme sans but lucratif ont émis un communiqué dans lequel ils manifestent leur intention de se conformer aux conditions identifiées par la Ville pour régler la situation qualifiée d’inquiétante en rapport avec le financement d’un contrat de près de 2 millions $ pour des travaux majeurs visant notamment le remplacement des compresseurs aux deux arénas. Dans le texte intitulé «Les Centres sportifs rétablissent les faits», les bénévoles siégeant au conseil d’administration expriment toutefois leur mécontentement à propos des agissements de la Ville dans le dossier des arénas. Le c.a. estime que l’administration municipale fait de la désinformation quant aux intentions des centres sportifs et que l’organisme «a toujours eu l’intention de payer ses taxes municipales». Voici en intégralité la position prise par les dirigeants des aréna campivallensiens : «Les Centres sportifs avaient trouvé une solution qui est malheureusement tombée à l’eau en réponse à l’intervention perturbatrice de la Ville. Cette solution visait à maintenir le service pour tous, payer ses créances et se conformer à la loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) par rapport au gaz utilisé dans ses compresseurs. Selon les faits allégués lors de la conférence de presse du 28 juin 2019, le conseil municipal de la Ville dresse le portrait d’un organisme sans but lucratif non coopératif et mal géré. C’est pourquoi les Centres sportifs tiennent à rectifier certaines affirmations et démontrer qu’ils ont toujours agi de bonne foi avec comme priorité d’établir la pérennité de ses services à la population tout en pratiquant une gestion financière responsable. Une responsabilité imposée Les Centres sportifs ont toujours eu l’intention de payer leurs taxes municipales. Bien que la santé financière de l’OSBL soit préoccupante pour la municipalité, l’organisme s’est retrouvé avec une croissance exorbitante de son imposition soit plus de 100 000 $ d’augmentation de 2011 à 2013. [caption id="attachment_65900" align="alignnone" width="444"] Selon le président des Centres sportifs, Martin Lacroix, le début de la prochaine saison du hockey mineur et de patinage artistique accuse déjà un retard parce que le remplacement des compresseurs aux arénas se fait toujours attendre. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] Cet état de fait est surtout dû aux rénovations de l’aréna Salaberry imposées par le conseil municipal de l’époque afin d’être en mesure de recevoir les Jeux du Québec d’hiver 2011. Ces rénovations ont ainsi augmenté sa valeur foncière. Ces changements ont remplacé le plan initial du conseil d’administration qui était de démolir l’aréna Salaberry, de vendre le terrain et de construire une deuxième glace dans l’un des deux autres arénas de la région. Une chronologie serrée Afin de convenir à la loi, qui entre en vigueur le 1er janvier 2020, les Centres sportifs étaient devant une situation pressante pour remplacer ses compresseurs avant le début de la nouvelle saison hivernale et se devaient d'entamer les travaux rapidement. La situation fut d’ailleurs présentée au maire le 18 décembre 2018 et reconnue par celui-ci en assemblée. Lors d’une réunion du conseil d’administration le 4 avril 2019, en présence d’un conseiller de la Ville, la résolution pour l’octroi du contrat de remplacement des compresseurs est alors adoptée. Le montage financier est donc en place pour que le projet puisse aller de l’avant et les taxes puissent être payées suite à une étude d’échelle de coûts, un cahier de charge produit par une firme d’ingénieurs-conseils et un processus de sélection au plus bas soumissionnaire. Les Centres sportifs ont pris la décision, cautionnée par la Ville, d’adopter une stratégie financière basée sur une déclinaison de prêts visant à couvrir la subvention provinciale (50% de la valeur) obtenue afin de remplacer les deux compresseurs désuets, le 50% payable par les Centres sportifs ainsi qu’un refinancement de l’hypothèque multiprojets existante afin de régler le compte de taxes en souffrance. Une intervention coûteuse Bien que l’organisme soit passé d’un déficit d’opération de plus de 200 000 $ en 2015 à un surplus estimé à plus de 50 000 $ pour l’année en cours, la Ville s’est acharnée à menacer l’organisme à but non lucratif et ses bénévoles de reprendre les arénas et de les vendre afin de régler la dette de taxes accumulées, bien que l’entente était sur le point d’être réglée avec la Caisse Desjardins. C’est alors que le conseil municipal a mandaté certains de ses cadres afin d’aviser l’institution financière de son intention de saisir les bâtiments des Centres sportifs, ce qui a eu pour effet de mettre sur pause (et non de refuser, tel qu’allégué) le prêt accordé. La Caisse exigeant alors une lettre de confirmation de la Ville attestant la non-poursuite de la réclamation des taxes. Lettre que la Ville a refusé de fournir. Le conseil municipal a donc, intentionnellement ou non, saboté lui-même son opportunité de percevoir la créance. Le conseil d’administration des Centres sportifs a toujours tenté d’en venir à une entente pour le règlement de son dû, sans jamais obtenir d’offre de la Ville pertinente à cet effet. Embauche d’un directeur général Quant à l’embauche d’un directeur général, contrairement à ce qui fut déclaré lors de la conférence de presse de vendredi dernier, le conseil d’administration n’a jamais refusé son embauche. En conclusion, le virage financier des Centres sportifs s’est enclenché bien avant l’intervention de la Ville avec une diminution du déficit constant depuis 2015. En aucun cas le conseil d’administration n’a demandé d’argent de la Ville et des contribuables afin de maintenir ses opérations. Il fournit déjà tous ses comptes-rendus d’assemblée ainsi que ses états de compte au conseil municipal, et ce, depuis 2010, afin de coopérer dans son offre de service aux citoyens. Les bénévoles travaillent d’arrache-pied jours, soirs et fins de semaine avec des délais à deux vitesses (très court pour répondre aux ultimatums; des semaines sans réponses par la Ville) afin de trouver des solutions aux défis particuliers que présente l’entente tripartite entre Salaberry-de-Valleyfield, les Centres sportifs et la caisse Desjardins. L’organisme accueille annuellement plus d’une trentaine de ligues de garage, le Club de patinage artistique, les différentes équipes de hockey mineur ainsi que les Braves de Valleyfield Junior AAA en plus d’offrir des heures de glace libres et souhaite pouvoir poursuivre son offre à la population pour encore très longtemps.»