economie
Environnement

« Sans les abeilles nous n’avons rien » – Ali Agougou

le mercredi 26 juin 2019
Modifié à 11 h 30 min le 26 juin 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Si l’apiculteur Ali Agougou de Miel Nature à Beauharnois peut produire de l’hydromel de qualité depuis 8 ans c’est grâce aux abeilles. Il estime que les pesticides « tueurs d’abeilles » ne devraient plus être utilisés dans les monocultures. Lors d’une journée fraîche de mai, M. Agougou aspergeait de fumée les abeilles dans l’une de ses ruches. En sortant un cadre, il parcourait les alvéoles des yeux dans l’espoir d’y trouver la reine. « Quand on les enfume comme ça, effectivement, elles sont calmes, dit-il l’air serein, sans aucune crainte qu’un dard d’abeille l’atteigne. Il faut y aller doucement, poursuit-il. Vous voyez, nous n’avons même pas mis de capuchon parce que nous ne sommes pas brusques », décrit-il. Êtes-vous inquiet du déclin des abeilles? « Bien sûr que nous sommes inquiets. Il n’y a pas une personne au monde qui n’est pas inquiète de ça parce que sans les abeilles nous n’avons rien. Comme le dit Einstein, s’il n’y a pas d’abeille, quatre ans après, il n’y a pas de vie. » Pour conserver ses 820 ruches répandues sur 18 sites en Montérégie, celles-ci sont entreposées dans un caveau d’hivernation à 6 degrés Celsius, de novembre à mars. Il cultive les abeilles italiennes, la souche qui existe au Québec, soutient-il. Désolation des pesticides M. Agougou regrette que les grains de maïs enrobés de pesticide soient semés dans le sol. Ces produits toxiques se retrouvent dans l’eau avec l’irrigation. Cette eau est une source importante dans le travail des abeilles et, si elle est contaminée, l’insecte pollinisateur meurt, explique l’apiculteur d’origine algérienne. Les champs dans lesquels ses abeilles ouvrières butinent n’ont pas beaucoup de pesticide, assure-t-il. « Nous avons des fermiers qui viennent nous voir pour nous proposer de l’espace. Ce qu’on fait avant de choisir une place, on installe toujours deux ruches à cet endroit et, après 10 jours, si la ruche a beaucoup de mortalité, c’est que la place n’est pas bonne. Les abeilles sont des indicateurs de l’environnement », indique-t-il. Encore utilisé malgré la règlementation Radio-Canada rapportait dans l’article Québec accorde discrètement un passe-droit aux pesticides « tueurs d’abeilles » que malgré l’entrée en vigueur de restrictions sur la vente et l’usage de ce genre de pesticide au Québec, le ministère de l’Environnement a accordé un passe-droit aux agronomes. Le temps pluvieux de ce printemps a retardé la période de semis. Une dérogation a été accordée pour que les agriculteurs puissent utiliser des semences enrobées de pesticide à croissance rapide. Le président de l’Ordre des agronomes, Michel Duval, a laissé entendre que c’était un choix de dernier recours. En contrepartie, Stéphane Leclerc, président de la Fédération des apiculteurs du Québec se dit déçu, mais comprend la situation précaire des agriculteurs. Il relève toutefois la problématique des fournisseurs de semences. Selon lui, des réserves plus importantes de grain sans pesticides auraient dû être prévues. [caption id="attachment_65569" align="alignnone" width="444"] Elena Agougou, de chez Miel Nature à Beauharnois, est fière de leur nouvelle gamme de produits pour le corps.[/caption] Leurs produits reconnus À la Coupe des Nations 2019, une compétition nationale de vins et alcools du terroir, Miel Nature a raflé six médailles GRAND OR et cinq médailles d’OR. Pour une troisième année consécutive, son produit Pommes et Miel a reçu la note la plus élevée du concours de 97%. Une nouveauté de cette année, l’entreprise beauharlinoise a créé sa gamme de produits de beauté à base de cire d’abeille. [embed]https://www.dailymotion.com/video/x7bxfxi[/embed] [embed]https://www.dailymotion.com/video/x7bxfxj[/embed] [embed]https://www.dailymotion.com/video/x7bxglp[/embed]