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Retour sur les années folles et prospères de la «grand’rue»

le jeudi 15 novembre 2018
Modifié à 18 h 39 min le 15 novembre 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

HISTOIRE.  Une reconstitution en modèle réduit des bâtiments commerciaux de la rue Victoria dans les années 1920 occupera une place permanente au siège social de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield sur la rue Alexandre. L’œuvre réalisée par un maître de l’art urbain, Jean-Yves Spénard, a nécessité plus de 2500 heures de travail minutieux. Le créateur de la maquette, un retraité du Collège de Valleyfield, a utilisé des matériaux recyclés pour reproduire le plus fidèlement possible l’ensemble des 14 pièces qui font plus de 8 mètres (27 pieds) de longueur. En juin 2016, «Le Journal Saint-François» a pu revisiter la rue Victoria comme elle existait il y a près de 100 ans lors d’une entrevue accordée par l’homme âgée aujourd’hui de 83 ans, à son domicile de Saint-Stanislas-de-Kostka. Depuis ce temps, la maquette a été exposée dans la vitrine de l’ancienne quincaillerie A.H. Besner sur la rue Nicholson avant d’être entreposée par la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. La Caisse Desjardins locale, en partenariat avec l’administration municipale, a procédé à la mise en valeur et à l’exposition de la maquette qui est accessible au public depuis le 24 septembre. Accompagnée de panneaux d’interprétation historique et intitulée «La grand’rue au temps des années folles», l’œuvre enrichit désormais le couloir principal du siège social de l’institution financière. [caption id="attachment_55801" align="alignnone" width="521"] La reproduction des bâtiments commerciaux de la rue Victoria dans les années folles a pris sa place dans le couloir principal du siège social de la Caisse, rue Alexandre. (Photo: Denis Bourbonnais)[/caption] Le designer Maurice Dunberry a érigé une structure de support sur laquelle repose les édifices et il a assuré la conception graphique des panneaux d’interprétation. Le directeur général de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield, Gino Napoleoni a révélé lors de l’annonce officielle que la «grand’rue» sera décorée pendant la période des fêtes et qu’une partie de la maquette sera déplacée temporairement à la succursale de la rue Alphonse-Desjardins. Chacun des 14 bâtiments reproduits sont uniques mais aux extrémités de la structure, on retrouve deux éléments architecturaux exceptionnels. Le Théâtre Royal, une salle de cinéma et de spectacles d’une capacité de 1000 places, avait précédemment été bâti en 1825 dans le Vieux-Montréal avant d’être déménagé en pièces détachées et reconstruit en 1921 à Salaberry-de-Valleyfield par l’intrépide promoteur Gaspard Martineau. [caption id="attachment_55802" align="alignnone" width="521"] Le concepteur de la «grand’rue au temps des années folles», Jean-Yves Spénard, en compagnie de Miguel Lemieux, maire, et de Jean-François Gagnon, vice-président de la Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield. (Photo: Denis Bourbonnais)[/caption] De plus, à l’intersection de la rue Nicholson s’élève l’imposant «Grand magasin départemental E. Dion» que l’on considérait à son ouverture en 1903 comme le plus grand et le plus moderne du Canada en dehors des villes de Montréal et de Québec. Les recherches ont démontré que la rue Victoria connaissait dans les années 1920 une effervescence économique à l’image de ce que vivait le monde occidental à cette période de l’entre-deux guerre qui a été surnommée «les années folles». «La rue Victoria était le lieu d’échanges commerciaux et sociaux. Des couples se formaient sur la ‘’grand rue’’ à l’époque», de signifier Marcel Lalonde, qui a été embauché en tant que consultant en communication pour la coordination de la mise en valeur de la maquette. [caption id="attachment_55803" align="alignnone" width="521"] Le maire Miguel Lemieux a insisté sur l’importance de conserver cette œuvre en présence de Marcel Lalonde, consultant en communication et coordonnateur de la mise en valeur de la maquette. (Photo: Denis Bourbonnais)[/caption] Claude Reid, qui était directeur des communications de la Caisse au début de l’année 2018, lui a confié ce mandat et Marcel Lalonde a été assisté dans sa recherche de documents par le spécialiste en histoire régionale, Donald Tremblay. Le responsable des collections et expositions au Musée de société des Deux-Rives, Mathieu Tremblay, a collaboré à la recherche de photos. Un investissement de l’ordre de 10 000 $ a permis aux partenaires de concrétiser ce projet. «La Caisse Desjardins de Salaberry-de-Valleyfield est fière d’avoir contribué à la préservation de cet ouvrage représentatif d’une période florissante de l’histoire commerciale et sociale de la ville», a exprimé le directeur général, Gino Napoleoni.