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Économie

La relève devrait être au cœur des préoccupations des entrepreneurs

le jeudi 19 avril 2018
Modifié à 16 h 08 min le 19 avril 2018
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Près de 40 % des entrepreneurs sondés par la Banque de développement du Canada envisagent la retraite à court terme. Dans une très grande proportion, la plupart n’ont pas de plan de relève. Karine et Serge Gosselin en avait un plan. Ce qui a évité à l’entreprise bien des soucis. [caption id="attachment_46883" align="alignright" width="210"] Karine et Serge Gosselin[/caption] «Vers 10, 11 ou 12 ans, j’avais déjà senti une relève en Karine, mentionne Serge, fondateur de Gosselin Assurances. Elle est venue avec moi à des congrès, je l’ai présentée. Mais elle est allée chercher des connaissances et des compétences que je n’ai pas. Elle a amené une plus-value à l’entreprise. » Depuis 2010, le duo père-fille préparait cette transition. Karine l’a avoué, une relève familiale, ce n’est jamais évident. Ils ont tracé la barre entre la vie professionnelle et personnelle. Ce qui a permis de jeter les bases de la transaction et fait en sorte que l’entreprise a triplé en huit ans. «Tu vois les chiffres et ça fait un peu peur, a-t-elle indiqué. Mais quand tu es bien entourée, tu vois que c’est une situation win-win pour tout le monde. »

«Je lui parle encore malgré que c’est mon boss. Il faut ouvrir la porte grande quand tu vois que tu as une relève de qualité qui se présente. » - Serge Gosselin

Le paternel est donc aujourd’hui l’employé de sa fille. Il a su faire oublier que Karine est sa fille; celle-ci a donc rapidement gagné en notoriété ce qui lui a permis de faire sa place. «Il faut savoir céder le pouvoir, explique M. Gosselin. Pour moi, rien n’a changé, sauf que je n’ai plus le pouvoir dans mes mains. Mais j’avais confiance que Karine avait la capacité de le prendre. » Et que le processus n’ait pas été caché à faciliter la transition. «Ça été énorme pour l’équipe, soutient Serge Gosselin. Les membres ont vécu et même participé à cette transition. » Préparer la relève [caption id="attachment_46884" align="alignleft" width="210"] Alain Chevalier, spécialiste au Centre de transfert d’entreprise du Québec a indiqué que la planification était la clef de la réussite dans le transfert d’une entreprise.[/caption] Le témoignage des Gosselin est l’un de ceux qui ont été livrés mercredi à l’Hôtel Plaza lors de la Journée repreneuriat organisée par la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) du Suroît-Sud. ««On entend parler depuis au moins 10 ans que des fondateurs de belles PME arrivent à la retraite, a affirmé Érick Faubert, directeur-général de la SADC du Suroît-Sud. Le discours passe, mais plusieurs d’entre eux arrivent devant le fait accompli. Seulement 13 % d’entre eux ont un plan de relève contrairement à 26 % au Canada. » Alain Chevalier, spécialiste en la matière au Centre de transfert d’entreprise du Québec, a clamé qu’une bonne transition ne se faisait pas dans un cadrage de porte. «Chaque entreprise à sa solution et sa démarche, a-t-il dit. L’aspect humain demeure 50 % des énergies dans un transfert. » Il évalue entre 2 et 8 ans le temps de requis pour compléter ce processus. Actuellement, entre 8000 et 10 000 PME sont menacées de fermeture d’ici 10 ans en raison d’un manque de relève.