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Quand la maladie fait naître une passion pour la musique country

le mardi 04 juin 2019
Modifié à 12 h 02 min le 04 juin 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

DIVERTISSEMENT.  On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve… Lorsque François Laliberté a été frappé par la maladie en 2008, il n’avait jamais gratté une guitare et encore moins chanté devant un public. Durant sa convalescence d’une durée de 6 mois, l’orthésiste-prothésiste de profession a développé une passion soudaine pour la musique country québécoise. Une décennie plus tard, le résident de Salaberry-de-Valleyfield est devenu l’un des artistes les plus en demande et cet été, il se produira dans 22 festivals aux quatre coins de la province. En guérison pour un cancer des intestins, l’homme âgé alors de 40 ans s’est découvert une façon d’occuper son temps. «J’en avais assez de regarder la télévision et je me suis acheté une guitare sèche. J’ai commencé à jouer des chansons de Kain et de d’autres groupes populaires. J’ai appris rapidement et le country est venu me chercher», raconte le chanteur depuis le loft aménagé à même son entreprise sur la rue Ellice, près du chemin Larocque. Ayant grandi en écoutant Genesis et principalement l’univers pop/rock, François Laliberté a pris un virage à 180 degrés en adoptant le country francophone. «Avant, je trouvais ça quétaine. Maintenant, il n’y a rien qui peut m’enlever cette musique qui parle de notre réalité. Le country, c’est notre quotidien, la famille, les relations personnelles, les émotions, l’amour, le plaisir», décrit celui qui lancera son 2e album, intitulé «J’veux juste avoir du fun», au «Country Fest» de Berthierville le 22 juin. Ce dernier opus comprend 8 reprises de chanteurs populaires comme Irvin Blais et Steve Desmarais ainsi que des pièces originales écrites par Serge Massé et Lany Richard. Lors des festivals, le sympathique interprète est accompagné de «bands» constitués de 4 à 7 musiciens (guitare acoustique, violon, piano, steel guitar). «Je fais parvenir les chansons au chef d’orchestre et les musiciens connaissent déjà les tounes quand je me présente sur place pour jouer de 10 à 11 chansons», mentionne François Laliberté. [caption id="attachment_64088" align="alignnone" width="444"] Orthésiste-prothésiste sur semaine, François Laliberté se déplace avec sa guitare dans son véhicule motorisé les week-ends pour animer les foules dans les festivals «country» aux quatre coins du Québec. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] Comment ce fabricant d’orthèses et de prothèses peut-il réussir à conjuguer son travail à temps plein avec son activité de prédilection? «La musique est un beau complément. Bien souvent, un prothésiste devient un psychologue auprès de la clientèle composée notamment de personnes handicapées. Le country permet de lâcher notre ‘’lousse’’. Je pars les fins de semaine avec mon épouse en motorisé. Au lieu de jouer au golf ou de patiner dans une ligue de garage, je fais la tournée des festivals», explique l’ancien arbitre de la Ligue Nord-Américaine de hockey et de la Ligue Junior AAA du Québec. Heureusement, François Laliberté peut compter sur sa conjointe, Manon Bouvrette, elle-même une orthésiste-prothésiste de profession, pour arrondir occasionnellement la semaine de travail. «A force de faire des festivals, les promoteurs appellent. Parfois, je peux chanter à 3 événements le même week-end. Quand je dois quitter un vendredi, ma femme assure la relève et on se retrouve pour le reste de la fin de semaine», élabore l’homme de 51 ans, natif de Laval. C’était justement le cas en fin de semaine dernière alors que François a monté sur la scène du «Festiroule Country» à Trois-Rivières, vendredi soir, avant de rentrer à la maison et de repartir le lendemain pour Fort Coulonge, dans le nord-ouest québécois, à plus de 300 km d’ici. «Je ne peux plus m’en passer. Comme dans le temps où j’étais arbitre, j’ai le ‘’track’’ avant de chanter mais c’est un bon stress.» Maintenant qu’il a gagné en popularité auprès des fervents de country un peu partout au Québec, François Laliberté sera-t-il invité à offrir une prestation dans sa ville d’adoption? Les Mardis en musique en 2020, peut-être? [caption id="attachment_64089" align="alignnone" width="444"] Le second album enregistré par le chanteur de Salaberry-de-Valleyfield sera lancé officiellement au «Country Fest» de Berthierville, le 22 juin. (Photo reproduction - Pierre Langevin)[/caption]