Économie

Projet d’usine de biométhanisation trois fois plus cher que prévu

le mardi 06 novembre 2018
Modifié à 16 h 15 min le 06 novembre 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Michel Thibault - Gravité Média - Les propositions d’entreprises pour concrétiser une usine de biométhanisation qui convertirait en énergie les déchets organiques des citoyens de la région ont largement dépassé les prévisions. En décembre 2016, le coût était estimé à 48 M $. À l’issue du processus d’appel d’offres terminé le 10 septembre, deux entreprises se sont qualifiées. Suez-Ganotec a présenté une proposition s’élevant à près de 140 M $, et Investissements Maple Reinders inc. et Vision Biologique inc., une offre à 158 M $. C’est presque le triple de l’estimation annoncée par BioM en décembre 2016. BioM c’est la Régie intermunicipale de valorisation des matières organiques de Beauharnois-Salaberry et Roussillon, créée pour implanter l’usine qui doit desservir les citoyens des 18 villes des MRC de Beauharnois-Salaberry et de Roussillon. Un territoire qui s’étend de La Prairie à Salaberry-de-Valleyfield. «Si on regarde les chiffres, tout le monde tombe sans connaissance», a fait part Bruno Tremblay, président de la Régie et maire de Beauharnois, en entrevue au Soleil de Châteauguay le 6 novembre. Il a nuancé en disant que, pour l’instant, seuls les montants des propositions ont été déposés au conseil de la régie. Reste à voir en détails ce que les soumissionnaires proposent, a souligné Bruno Tremblay. «Nous n’avons pas encore eu les rapports techniques. Nous devons les obtenir en novembre. Il faut connaître tous les tenants et aboutissants pour prendre une décision», a-t-il considéré. « Avec un projet d’une telle envergure, et avec l’information qui nous a été fournie séance tenante, mes collègues du conseil d’administration et moi-même avons pris la décision de reporter à une date ultérieure notre décision d’adjuger le contrat », a-t-il exprimé dans un communiqué diffusé sur le site internet de Biom. Le projet Selon le plan de match de départ, l’usine devait être opérationnelle en 2019 dans le parc industriel de Beauharnois. Les déchets de table, rognures de gazon et feuilles mortes des 225 000 résidents des MRC de Roussillon et de Beauharnois-Salaberry y seraient dirigés pour être convertis en biogaz et en compost. Les gouvernements payent 60 % de la facture. Les déchets organiques représentent entre 50 et 60 % du tonnage des matières dirigées vers les dépotoirs. En attendant la réalisation de l’usine, les deux MRC ont décidé d’implanter une collecte de déchets organiques dès l’automne 2019. Le contenu des bacs bruns des citoyens sera traité à Lachute sur un site de compostage autorisé de la firme GSI Environnement, une division d’Englobe. 58 M $ à Varennes Une usine de biométhanisation construite à Varennes en 2016 pour desservir une population de 235 000 personnes réparties dans 27 municipalités a représenté un investissement de 58 M$, selon la Ville de Varennes.