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Projet de vente de surplus de fruits et légumes dans la région

le vendredi 27 novembre 2020
Modifié à 14 h 00 min le 25 novembre 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Plus de 50 partenaires travaillent collectivement à vendre les surplus de fruits et légumes, à moindre coût, dans les cinq MRC de la Montérégie-Ouest. Des points de vente ont déjà vu le jour dans le Haut-Saint-Laurent, alors que d’autres s’implanteront ailleurs d’ici les deux prochaines années.  À la première année de fonctionnement du projet, les réfrigérateurs installés à Huntingdon ont accueilli 20 000 kilos de produits originalement destinés aux poubelles. Ceux-ci ont plutôt fait le bonheur de familles et de personnes vulnérables n’ayant pas les moyens de s’en offrir régulièrement. «Lorsque les gens doivent faire des choix dans leur panier d’épicerie, ce sont souvent les fruits et légumes qui sont coupés, car ils coûtent plus cher que les aliments transformés. L’enjeu n’est pas la quantité, mais l’accessibilité», explique Nathalie Collin, coordonnatrice du Centre d’action bénévole (CAB) Soulanges, l’un des organismes responsables du projet.
«Ce n’est pas parce que ces fruits et légumes ne remplissent pas les critères esthétiques des épiceries qu’ils ne sont pas consommables.» -Nathalie Collin
Cette dernière fait remarquer que les cultivateurs et les épiceries ne retiennent que la crème des fruits et légumes produits, «pas les tomates difformes». Mme Collin assure que le projet ne jouera pas dans les plates-bandes des banques alimentaires. «Sur une centaine de producteurs dans le Haut-Saint-Laurent, seulement 7 ou 8 collaborent avec la banque alimentaire Moisson Sud-Ouest. Plusieurs tonnes de produits demeurent disponibles», souligne-t-elle. Les partenaires, qui travaillent depuis un an à l’élaboration du projet, en sont à l’étape d’établir une tarification sociale, à l’instar de ce qui est en place dans les réseaux de transport en commun, notamment. Parmi les scénarios étudiés, la contribution volontaire additionnée à un tarif de base est envisagée, précise Mme Collin. Déterminer l’emplacement L’implantation des réfrigérateurs, d’une part, puis le choix de l’emplacement de ceux-ci, d’autre part, se révèlent être des défis, dans la mesure où s’équiper coûte cher au collectif. «Un partenariat avec une érablière, par exemple, est-il envisageable pour stocker les fruits et légumes d’ici à ce qu’ils soient vendus?» se demande à voix haute la coordonnatrice du CAB Soulanges. «Aussi, les territoires sont grands et mal desservis par l’offre alimentaire. La localisation sera déterminée selon le portrait de chaque région», ajoute celle qui évoque les hôtels de ville comme point de vente. Mme Collin affirme que tous les yeux du milieu communautaire sont rivés vers le collectif des cinq MRC, puisque son projet de conditionnement des surplus alimentaires «pourrait être reproduit ailleurs au Québec. On bâtit un coffre à outils pour les autres régions qui souhaitent implanter un projet semblable», fait-elle savoir.

Financement

Le collectif réunissant les MRC de Roussillon, Beauharnois-Salaberry, Vaudreuil-Soulanges, du Haut-Saint-Laurent et des Jardins-de-Napierville a reçu 500 000$ provenant du Fonds d’appui au rayonnement des régions du gouvernement du Québec, le 27 octobre. «Je ne peux que me réjouir de ces bonnes nouvelles pour la circonscription de La Prairie. Merci aux promoteurs pour leurs efforts qu’ils mettent dans la réalisation de ces initiatives. Grâce à celles-ci, ils amélioreront la qualité de vie de nos communautés et nous en sommes reconnaissants», a dit le député de La Prairie, Christian Dubé.