Société

Pour Pierre Gendron, «le tabac n’est pas un mode de vie, c’est un mode de mort »

le mardi 22 janvier 2019
Modifié à 9 h 19 min le 22 janvier 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le comédien campivallensien Pierre Gendron a accepté d’agir comme porte-parole de la Semaine pour un Québec sans tabac qui se déroule du 20 au 26 janvier, car plusieurs personnes de son entourage sont décédées de maladies pulmonaires. « J’ai assisté à la lente descente aux enfers de mon père qui souffrait d’emphysème, a-t-il confié lors d’une entrevue téléphonique. Je ne souhaite ça à personne. Les deux dernières années de sa vie, il était branché à une bonbonne d’oxygène, il n’avait même plus la force de remonter sa couverture de lit. Pour un gars qui avait travaillé toute sa vie dans la construction, c’était triste à voir.» Pierre Gendron a vécu les premières 20 années de sa vie à Valleyfield. Lui-même a commencé à fumer la cigarette dès l’âge de 13 ans, dit-il. «J’ai essayé d’arrêter à de multiples reprises, mais j’y revenais toujours. J’ai calculé que durant toutes les années où j’ai fumé, j’ai dû dépenser quelque 100 000 $ en cigarettes.» C’est le décès subit d’un ami, à l’âge 44 ans seulement, qui l’a incité à délaisser totalement le tabagisme. «Il a été foudroyé par un infarctus causé probablement par le tabac en présence de ses trois jeunes enfants. Je me suis dit que je ne voulais surtout pas faire cela aux miens et j’ai arrêté de fumer du jour au lendemain. C’est le plus beau cadeau que je me suis fait de toute ma vie.» Aujourd’hui, le comédien qu’on a pu voir dans Hommes en quarantaine, Ram Dam et La vie, la vie veux dire aux gens de cesser de fumer avant qu’il ne soit trop tard. «Un individu peut vivre sans manger durant 30 jours, vivre sans boire durant trois jours, mais il ne peut vivre sans fumer ? Faites-le pour vous, dit-il, mais aussi pour ceux qui vous entourent et pour voir grandir vos enfants et petits-enfants. » [caption id="attachment_58030" align="alignnone" width="270"] (Photo Lawrence Arcouette )[/caption] Effets en Montérégie En Montérégie, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) a touché 74 500 personnes en 2015-2016 et le tabac en était la source dans 85 % des cas, notamment chez les personnes de 35 ans et plus, selon la Directrice de santé publique, Dr Julie Loslier. La situation est d’autant plus préoccupante que, selon le Conseil québécois sur le tabac et la santé, le taux de tabagisme est de 18,7 % chez les Montérégiens âgés de 12 ans et plus, soit 219 600 personnes. « On tend à l’oublier, mais le tabagisme est loin d’être un problème réglé dans notre société. Encore aujourd’hui, ce fléau fait de grands ravages et sape la qualité de vie, voire la vie tout court, de milliers de personnes. Les dernières années d’une personne atteinte d’emphysème peuvent être très pénibles à vivre tant sur le plan physique que psychologique. De plus, le tabagisme fait non seulement souffrir les fumeurs, mais aussi leur famille. L’accompagnement d’un proche souffrant d’une maladie respiratoire grave représente une terrible épreuve», souligne Marc Drolet, directeur général du CQTS. Les fumeurs peuvent maximiser leurs chances de réussir en obtenant gratuitement le soutien offert par téléphone au 1 866 JARRETE (1 866 527-7383), par texto (smat.ca), via les centres d’abandon du tabagisme partout au Québec et par Internet via le site jarrete.qc.ca (iquitnow.qc.ca).