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Pour l'amour des personnes âgées

le mardi 02 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 02 juin 2015

Maryse Leduc voue un grand respect pour les personnes âgées. Depuis 32 ans, elle est coiffeuse au Centre d’hébergement Docteur-Aimé-Leduc de Salaberry-de-Valleyfield où elle prendra officiellement sa retraite le 26 juin.

Après avoir œuvré au sein de différents salons de coiffure pendant 18 ans, Maryse Leduc a réorienté sa carrière en 1983 pour coiffer exclusivement des personnes âgées résidant à l’ancien Centre d’accueil du Haut-Saint-Laurent sur la rue de la Fabrique.

«J’ai commencé sans contrat de travail et je suis toujours au centre depuis ce temps-là. J’ai fait mes débuts au 1er étage mais j’ai terminé au 5e étage de l’ancien édifice. Au début, les usagers étaient assez autonomes et il n’y avait qu’une seule personne en fauteuil roulant. Par contre, avec les années, les gens sont devenus de moins en moins autonomes», explique Mme Leduc.

Le grand déménagement

En 1997, c’est le grand déménagement! La coiffeuse du Centre d’accueil du Haut-Saint-Laurent déménage ses pénates, tout comme les résidents, à l’ancien couvent Jésus-Marie qui deviendra un peu plus tard le Centre Docteur-Aimé-Leduc, à l’angle de la rue du Marché et du chemin Larocque.

Dans son nouvel environnement, elle établit son milieu de travail au 1er étage dans un local beaucoup plus fonctionnel. Pour elle, coiffer des personnes âgées n’était pas nécessairement un travail mais un pur bonheur.

«J’ai du plaisir dans mon travail. Je suis une personne enjouée et on a du plaisir avec moi. Une amie vient m’aider régulièrement et il y a toujours une personne bénévole qui me donne un coup de main», souligne Maryse Leduc.

C’est d’ailleurs ce qui explique sa longévité à cet endroit. «Je n’ai jamais voulu retourner dans les salons de coiffure pour l’amour des personnes âgées. C’est un amour qui grandit au fur et à mesure. «Le sourire que ces personnes ont, lorsque je les coiffe, est indescriptible», a-t-elle confié.

Comment réagit-elle à l’annonce d’un décès d’une dame qu’elle a coiffée? «Au début, ca me faisait de la peine. C’est un travail où on doit user de beaucoup de psychologie», a fait remarquer la Campivallensienne qui célébrera bientôt ses 65 ans.

Le personnel du Centre Docteur-Aimé-Leduc a même facilité son travail. Des gens lui ont confectionné un lavabo sur mesure pour laver les cheveux. Un mécanisme permet de monter et descendre le lavabo, ce qui est très pratique. La Fondation du Centre d’accueil en a défrayé les coûts.

Quelles sont les demandes les plus bizarres ou difficiles qu’elle a eues à gérer au fil des années? «Une dame a demandé que je lui fasse des mèches rouges avec des plumes et une autre qui devait recevoir des traitements de chimiothérapie voulait se faire raser les cheveux.»

Femme de défis, Maryse Leduc a même coiffé des personnes décédées pour une entreprise funéraire de Valleyfield pendant 1 ½ an. «J’ai fait tout ce qui peut se faire en coiffure. J’ai vécu plusieurs sentiments au fil des années, a-t-elle avoué.

50 ans de carrière en coiffure

Maryse Leduc n’était âgée que d’à peine 15 ans lorsqu’elle a obtenu son diplôme de l’Académie Zago à Montréal. C’est pourquoi, elle œuvre dans le domaine de la coiffure depuis maintenant 50 ans. Son premier emploi a été au Salon Capri de Valleyfield.  Par la suite, elle a entre autres travaillé au Salon Denise Daoust et au Salon Colette de Luce Nadeau ainsi qu’à Ville LaSalle et à sa résidence de Saint-Télesphore et de Valleyfield.

À l’aube de la retraite, elle dit avoir la satisfaction du devoir accompli. Sa remplaçante est déjà sélectionnée.

«Je suis contente d’avoir fait ce travail. C’était mon métier de rendre les gens heureux.  C’était en quelque sorte ma mission. Plusieurs bénévoles ont été sur mon chemin et je tiens à les remercier. J’aime le public et j’ai toujours aidé les gens», de dire celle qui a deux enfants, Isabelle 44 ans et Martin 41 ans, ainsi que quatre petits-enfants.

Une quinzaine de bénévoles lui ont donné un précieux coup de main au fil des années. De ce nombre, on remarque Réjeanne Rouleau, Liliane Sorel et son mari Gaétan, Gloria Tétreault, Yolande Primeau, Marie-Rose Deschamps, Jean-Pierre Bourassa, Liette Isabelle, Monique Leboeuf, Vicki Brain, Élisabeth Mailloux, Gisèle Duranceau, Gisèle Gibbs, Aline Leduc (décédée) et Bernadette DeBellefeuille (décédée).

Parmi ses projets de retraite, elle souhaite voyager, jouer aux quilles, suivre des cours de danse et faire du bénévolat au Café des Deux Pains.