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Plastique à usage unique : « les gouvernements doivent prêcher par l’exemple »

le dimanche 18 octobre 2020
Modifié à 13 h 22 min le 14 octobre 2020
La présidente-directrice générale du Réseau Environnement Christiane Pelchat salue l’annonce d’Ottawa d’interdire certains articles de plastique, mais elle exhorte les pouvoirs publics à intégrer les produits recyclés dans leurs achats. «Nous nous réjouissons de voir que le gouvernement canadien semble sérieux dans sa volonté de s’attaquer au problème de la pollution par le plastique», souligne Me Pelchat, dans un communiqué qui traduit la satisfaction de Réseau Environnement face au respect «d’un engagement électoral du gouvernement Trudeau». Le Réseau Environnement appelle cependant l’administration à prendre le premier rôle dans la lutte contre la pollution par le plastique. «Une chose qu’on ne voit pas dans le communiqué de presse [du ministère de l'Environnement du Canada] et qui devrait y être, c’est que tous les paliers de gouvernement doivent donner l’exemple. Il suffira d’avoir une partie obligatoire de plastique recyclé dans leurs achats», plaide l’ancienne députée, persuadé que si les fournisseurs y sont astreints, la demande en produits recyclés va s’accroître. «C’est une question d’offre et de la demande», soutient-elle. L’urgence de l’économie verte Réseau Environnement espère qu’une forte réglementation viendra appuyer cette initiative gouvernementale inscrite dans le cadre de l’objectif de zéro déchet de plastique d’ici 2030. «Le plus tôt sera le mieux!» renchérit le Réseau Environnement, en appelant la population à participer massivement à la consultation publique ouverte par Ottawa. «La pollution atmosphérique et la pollution des océans nous font perdre énormément d’emplois et d’argent et réduisent la vie des populations», explique Christiane Pelchat. Elle dresse un schéma selon lequel des entreprises pourraient «se recycler, se réinventer et acheter elles-mêmes leurs produits usagés». 42 000 emplois La gestion des déchets de plastique et l’investissement dans des solutions novatrices permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 1,8 million de tonnes par an et de créer environ 42 000 emplois, selon Environnement Canada. «Il faut que les gisements de déchets à recycler deviennent des matières premières au lieu d’utiliser des énergies fossiles; c’est l’objectif de l’économie circulaire dans lequel le gouvernement s’inscrit», soutient Me Pelchat, en citant une étude du Forum économique mondial et de la Fondation Ellen Mcarthur qui établit qu’en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. Texte de Godlove Kamwa, Initiative de journalisme local, Le Canada Français