Santé

Des pieds et des mains pour sauver Saroun

le vendredi 25 mai 2018
Modifié à 9 h 43 min le 25 mai 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

La famille adoptive et les proches de Saroun Roeun multiplient les démarches pour recueillir l’argent nécessaire à un traitement contre le rare cancer dont elle est atteinte. La jeune femme de 32 d’origine cambodgienne est atteinte d’un type de cancer appelé rhabdomyosarcome, un cancer infantile qui affecte ses muscles. « C’est une tumeur cancéreuse (maligne) qui peut envahir et détruire le tissu voisin. Il peut aussi se propager (métastases) à d’autres parties du corps… c’est le type le plus courant de sarcome des tissus mous chez l’enfant. Il apparaît rarement chez l’adulte », peut-on lire sur le site web de la Société canadienne du cancer. En l’an 2000, Saroun a été accueillie au sein de la famille de Pierre Taillefer, dans le secteur Saint-Timothée, où elle est considérée membre à part entière. «Depuis le mois d’août dernier, les spécialistes lui avaient prescrit des médicaments à l’essai, mais en janvier dernier, on a su que cela ne fonctionnait pas, qu’il n’y avait plus rien à faire», raconte le père adoptif. Ce dernier espoir venait s’ajouter aux divers traitements de chimiothérapie et de radiothérapie auxquels Saroun a dû se soumettre depuis trois ans. Des traitements dispendieux Mais un ultime espoir réside néanmoins dans des traitements d’immunothérapie, un procédé qui renforce le système immunitaire ou qui l’aide à trouver le cancer et à l’attaquer. Ce traitement fait appel à des analyses de cellules qui nécessitent un coût de 6000 $ chacune, mentionne M. Taillefer, et qui ne sont pas assumées par la RAMQ. Aussi, pour espérer sauver la vie de Saroun, ses proches doivent amasser un minimum de 20 000 $. Diverses activités de financement organisées ces derniers mois ont permis d’amasser quelque 10 000 $. La prochaine est prévue le samedi 2 juin à l’occasion d’une soirée casino qui se déroulera au Centre sportif de Saint-Timothée. On souhaite accueillir un minimum d’une centaine de participants. Une campagne a aussi été lancée sur le site www.gofundme.com. Une histoire qui sort de l’ordinaire La vie de Saroun Roeun n’a rien d’ordinaire. Née en Thaïlande au sein d’une famille cambodgienne de 4 enfants, elle a vécu une partie de son enfance dans un camp de réfugiés, entassée aux côtés de trois ou quatre autres familles dans un abri de fortune. Dans le récit que sa sœur présente sur Facebook, on apprend que Saroun a connu une condition de santé difficile, notamment en raison d’une malformation à une jambe causée à la suite d’un coup de crosse de carabine asséné par un soldat. Accueillie au Canada en septembre 1989 à titre de réfugiée avec sa mère, son frère et ses soeurs, elle a fini par vivre une enfance heureuse au sein de la famille Sylvestre, à Herdman, puis chez les Taillefer. Ses problèmes à la jambe et à la hanche ont toutefois persisté, nécessitant de nombreux traitements. [caption id="attachment_48275" align="alignnone" width="521"] Saroun et son mari Jean-Maxime poursuivent le combat pour la survie de la jeune femme. (Photo Journal Saint-François Gracieuseté)[/caption] Plus tard, en 2011, l’âge de 25 ans, elle a fait la rencontre de celui qui allait devenir son mari, Jean-Maxime Marleau, alors que tous deux étaient à l’emploi de l’entreprise Asten-Johnson. Celui-ci ira même jusqu’à accepter un emploi dans le Grand Nord pour assumer les frais d’une chirurgie à la hanche, qui finalement, a pu être effectuée via le système public de santé. Mais cette courte victoire a été gâchée en 2015, alors qu’une bosse apparue près de l’œil s’est avérée un cancer. Nous n’avons pu échanger avec Saroun et son mari pour cette entrevue, car celle-ci a été hospitalisée ces derniers jours, en raison d’un choc à la tête survenu à la suite d’une chute. Pour elle et ses proches, nul besoin de dire que le temps presse.