«Peut-être que l'erreur origine de l'installation du poste de péage» - Marc Cadieux

Marc Cadieux, président directeur général de l'Association du camionnage du Québec est d'avis que ses membres ne seront pas heureux de la solution prise vis-à-vis les poids lourds sur le boul. Mgr-Langlois. Une option qui aurait pu être évitée lors de la configuration même de l'autoroute 30 selon lui. «Les commerçants ne voulaient pas qu'elle [l'autoroute 30] passe dans le champ, mentionne M. Cadieux. Ils disaient que les camionneurs ne profiteraient pas des commerces, des restaurants. Puis là, ils [les camionneurs] sont devenus une nuisance. » M. Cadieux soutient que le poste de péage aurait dû être installé à un autre endroit. Une place qui aurait alléger le flot de circulation sur la 201. «Tous les commerces doivent comprendre que cette mesure n'éliminera pas les camions qui vont livrer chez eux, ajoute-t-il. Les camions transportent l'économie. » Pas surpris L'Association du camionnage du Québec n'a pas été prise au dépourvu par la mesure annoncée mardi matin. «On a travaillé sur le projet-pilote, mentionne son pdg. J'ai parlé avec Claude Reid, avec le cabinet de M. Bonnardel [François, le ministre du Transport]. On savait qu'un moment donné ça viendrait. Mais je peux vous dire que les gens de mon industrie ne vont pas aimer ça. » Marc Cadieux avance que la pression était trop forte afin que cette solution soit envisagée. La population avait pris en grippe le camionnage. Une perception négative vis-à-vis cette industrie s'est créée avec le temps. «Le développement urbain a aussi créé une autre réalité, souligne-t-il. La densité de la population a eu pour effet de mettre plus de véhicules sur cette route. Et au-delà de ça, le citoyen ordinaire veut être sûr que son canapé ou son frigo soit livré à la bonne journée. » L'impact sur la facture Désormais, les camionneurs en transit devront emprunter le péage de l'autoroute 30. Utiliser cet axe autoroutier pour contourner Montréal, tel qu'il a été désigné à l'époque. Le tarif pour ce type de véhicule est de 1,80 $ par essieu. Pour un aller-retour, ça signifie 18 $ pour un camion de 5 essieux. Est-ce que l'Association du camionnage du Québec envisage faire des représentations auprès de NA-30 ? «Le problème avec la 30, c'est que la tarification a plus que doublé depuis son existence, informe M. Cadieux. À l'époque, on demandait une tarification incitative. Elle est basée sur la circulation; plus il y a de passage, plus les coûts d'entretien sont importants. Le consortium [NA-30] est là pour le profitabilité. » Ainsi, si une réduction du péage ne peut être envisagée pour les entreprises de camionnage, Marc Cadieux laisse entendre que le consommateur pourrait payer la note. «Il y a des limites à compresser, note-t-il. La boîte de conserve qui se vendait 1 $, elle va peut-être augmenter à 1,10 $ en raison de la hausse des coûts de transport. On a l'exemple du panier d'épicerie qui augmente chaque année. »