Opinion

Petite politique

le mardi 24 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 novembre 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

On aurait pu s'attendre à un événement plus important pour souligner l'inauguration officielle de la fin des travaux d'élargissement du pont Mgr-Langlois à quatre voies.

Faut-il d'abord rappeler que le pont en question avait inauguré en 1954 par nul autre que l'ancien premier ministre Maurice Duplessis. Les travaux d'élargissement, qui ont coûté quelque 70 M$ se sont échelonnés sur plus d'une douzaine d'années. Ces travaux ont entraîné de sérieuses entraves pour les quelque 35 000 véhicules qui y circulent quotidiennement, et une baisse de la consommation chez de nombreux commerçants de Salaberry-de-Valleyfield.

Ces différents facteurs n'auraient-ils pas justifié la présence du ministre des Transports, Robert Poëti ? M. Poëti, dont le ministère avait été contacté depuis déjà quelques semaines en vue de cette inauguration. Mais le ministre avait d'autres occupations plus importantes. Lundi matin, il prononçait une allocution dans le cadre du congrès de l'Association canadienne du transport urbain dans un grand hôtel de Montréal. Il aurait pu assurément citer en exemple les problèmes de trafic sur le boul. Langlois.

Pour ajouter un peu d'épices, le ministère, sans doute à la suggestion de la députée-ministre Lucie Charlebois, a choisi de rencontrer les médias au Pavillon Wilson, à Coteau-du-Lac, dans une salle à moitié vide, au lieu de l'hôtel de ville de Salaberry-de-Valleyfield, comme prévu. Sur place, Mme Charlebois était accompagnée du député de Huntingdon, Stéphane Billette. Le député de Beauharnois, Guy Leclair y était, invité le matin-même. Des maires de Vaudreuil-Soulanges également, que Mme Charlebois a tous présentés aux médias, en oubliant de signaler la présence du maire de la plus importante ville de la région, Denis Lapointe.

Questionnée sur les importants problèmes liés au trafic de poids lourds sur le boulevard Langlois, qui affectent plusieurs commerces, Mme Charlebois s'est contentée d'évoquer une étude de circulation dont les résultats seront dévoilés incessamment. Elle ne s'est également gênée pour écorcher un journaliste au passage en minimisant sa méthode de cueillette d'information.

Cette cérémonie était à des années-lumières de celle à laquelle on avait assisté pour l'inauguration de l'autoroute 30. Par son envergure d'une part, mais aussi par le respect que commande ce genre de projet. En politique,  il y a visiblement davantage qu'un pont qui sépare les deux rives entre Salaberry-de-Valleyfield et Soulanges.