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Peter Rozon, un incontournable dans l’histoire des médias campivallensiens

le vendredi 22 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 22 mai 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Après plus de 50 ans de service au journal Le Soleil de Salaberry-de-Valleyfield, Peter Rozon profite d’une retraite bien méritée, lui qui a marqué le milieu médiatique campivallensien, d’abord comme photographe, puis conseiller publicitaire.

Il faut remonter à la fin des années 50 pour rappeler les débuts de cet Irlandais de souche, alors que celui-ci oeuvrait comme photographe-pigiste pour divers journaux de la région, comme Le Progrès, Le Salaberry, L’Écho de Vaudreuil-Soulanges, puis naturellement Le Soleil. Ce dernier publiait principalement du côté de Châteauguay et tentait une percée du côté de Valleyfield avec une édition bilingue.

«J’étais le seul photographe de presse dans la région. Je me souviens de ma première photo  que j’avais vendue 50 cents à Jean-Claude Lefebvre de la Gazette de Valleyfield, c’était une photo de Michel Normandin qui était venu parler au Club Rotary.»

Rozon avait néanmoins établi un solide avec le fondateur du Soleil, Philip Van Son, qui allait profiter de son leadership et de son entregent pour développer le secteur campivallensien alors en pleine expansion.

Début d’une longue relation

C’est en 1967, au bureau situé rue Sainte-Cécile, que Peter Rozon est devenu employé du Soleil «à plein temps», une expression qui prend tout son sens. «Nous étions deux, moi et le directeur Jean-Louis Brault, pour faire fonctionner le journal, tant pour la publicité que la rédaction, et parfois pour faire le ménage du bureau», lance-t-il avec nostalgie.

Le photographe a été relié directement au développement du Soleil dans les années qui ont suivi, car il s’agissait d’un des premiers hebdomadaires à distribution gratuite. Le centenaire de Salaberry-de-Valleyfield, en 1974, a été un événement marquant à cet égard, Rozon assumant la fonction de photographe officiel des festivités.  

En regardant dans son rétroviseur, celui-ci se dit fier d’avoir été témoin du développement industriel de la ville, en assistant à la construction de l’usine CEZinc, le développement du port ou de l’usine Domtex du secteur Saint-Timothée.

Politique

Incidemment, Peter Rozon a évolué dans un paysage médiatique fort différent d’aujourd’hui, alors que la ligne séparant l’information et l’éditorial était souvent bien mince, face aux administrations municipales des maires Robert Cauchon et Marcelle B. Trépanier, entre autres.

Cette ligne est venue pointillée le jour où le photographe a décidé de se lancer en politique pour être élu conseiller municipal du district Champlain de 1979 à 1983. Cette situation devenue inconfortable pour l’entreprise médiatique allait inciter ce dernier à délaisser la politique municipale, non sans qu’il demeure un observateur assidu.

La publicité

C’est plutôt à titre de conseiller publicitaire qu’il a orienté ses activités professionnelles à compter des années 80, dans un contexte de plus en plus marqué par les transformations technologiques. Durant, ces années, Le Soleil a changé de format pour le tabloïd et a vu l’apparition du procédé 4 couleurs. Plus tard viendront les procédés informatiques, l’Internet et les réseaux sociaux.

«Je crois qu’à titre de représentant publicitaire, j’ai agi autant comme un conseiller que comme un vendeur auprès de mes clients, dit-il. J’ai aidé plusieurs commerçants à orienter leur développement, comme le concessionnaire Arthur Couillard, dont la bannière Toyota a connu une belle expansion à Valleyfield. Chez Volkswagen, Henri Cassius de Linval a été mon client depuis ses débuts.»

Peter Rozon estime par ailleurs avoir été chanceux de pouvoir travailler durant une bonne partie de sa carrière (29 ans) aux côtés de son épouse Jacqueline. Il souligne également la collaboration sur laquelle il a pu compter de ses divers collègues de travail de longue date comme Jean-Marc Beauchamp, Normand Morand, Yvon Boucher, Jean-Pierre Tessier, pour ne nommer que ceux-ci.

Aujourd’hui, il quitte le monde des médias tout en gardant un œil sur les médias,  le monde municipal et en s’impliquant bénévolement pour le Musée de société des Deux-Rives (MUSO) à qui il a cédé il y a quelques années sa collection de quelque 150 000 photos, témoins de l’histoire de Salaberry-de-Valleyfield et sa région.