culture

Partager le tissu social de la MoCo

le mardi 09 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 juin 2015
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Près de 30 ans après la fermeture définitive de l’entreprise, le MUSO cherche à réunir les anciens travailleurs de la Montreal Cotton. Ces mémoires vivantes du riche passé industriel de la ville sont appelées à jouer un rôle d’ambassadeur pour l’exposition MoCo : l’étoffe d’une ville à l’automne dernier.

Déjà une soixantaine de retraités ont été rejoints et on souhaite que le club compte une centaine de membres d’ici la fin de l’année. «Certains sont très intéressés à être guide une fois par semaine, d’autres à différentes fréquences. Mais on doit d’abord conscientiser les gens que c’est important ce qu’ils ont fait. Il s’agit d’une grande tranche d’histoire», indique Sabrina Tardif, chargée de projet.

Annabelle Laliberté, directrice du MUSO confirme que certains ex-ouvriers n’affichent pas la fierté d’avoir œuvré au sein d’une des plus importantes industries de leur époque. «Souvent, ils ne sont pas fiers et ne savent pas que c’est important. On veut développer le désir de partager leur savoir-faire et ce qu’ils ont vécu à la Montreal Cotton. On veut créer un sentiment fort entre eux. »

Le MUSO souhaite partager l’héritage des gens, que par les échanges intergénérationnels ou avec des items du passé. «Ils prennent souvent plus de valeur dans un musée que dans un grenier», résume Mme Laliberté.

Les membres du club une carte de membre qui permet d’amener une personne gratuitement à l’exposition. Les anciens travailleurs sont conviés à une rencontre d’information se tiendra au MUSO le 15 juin à 14 h.

Valorisation des aînés

La CRÉ de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent participe à cette initiative avec une subvention de 23 000 $. Une somme qui provient d’un partenariat avec le Secrétariat aux Ainés du ministère de la Famille, les ministères de la Culture et des Communications et celui des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire ainsi que de l’Agence de la Santé et des Services sociaux de la Montérégie.

Le tout dans une perspective de valorisation des aînés et afin de rendre accessible le MUSO aux conditions de tous. «Les plus jeunes anciens travailleurs ont dans la cinquantaine et on peut les rejoindre jusqu’à 100 ans. On va essayer d’adapter les lieux pour être plus accessible», a indiqué Mme Laliberté en donnant comme exemple les quatre marches pour rejoindre la salle d’exposition.

Justement, les gens qui ne seraient pas en mesure de se déplacer au MUSO pourraient faire l’objet d’un travail de mémoire en centre d’hébergement avec l’artiste Karine Landerman. La Tourellière et le Cotonnier sont d’ailleurs partenaires d’un tel projet.

Jean Hogue, président de la CRÉVHSL a indiqué que ce projet était significatif surtout pour une industrie qui a marqué la région.

«Sa distinction vient du fait de rejoindre des gens pour rendre un témoignage vivant. Ce tissu humain nous intéressait. »