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Négociation concertée pour améliorer les conditions de travail

le mercredi 09 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 décembre 2015
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Les syndicats CSN représentant les employés des centres d'hébergement privés pour aînés mènent une négociation coordonnée pour tenter d'améliorer les conditions de travail qualifiées de «parfois misérables» dans ces établissements.

Les travailleuses et travailleurs de trois centres d'hébergement privés de la région de Salaberry-de-Valleyfield figurent parmi les quelque 500 syndiqués de la Montérégie qui sont concernés par les enjeux de cette négociation. Il s'agit des employés des Résidences Salaberry et Victor-Léger ainsi que de la Coop de Beauharnois.

«Le processus vise à établir un meilleur rapport de force vis-à-vis les employeurs comparativement à plusieurs négociations isolées», explique Nadine Lambert, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) à la CSN.

Les préposés aux bénéficiaires gagnent en moyenne 12 $ l'heure, soit un peu plus que le salaire minimum. En plus de la faible rémunération, le manque de formation, la surcharge de travail et l'alourdissement de cas accentuent le roulement de personnel, principalement constitué de femmes. «Ces mauvaises conditions nuisent à la qualité des services aux aînés dans les centres», d'affirmer la dirigeante syndicale lors d'un point de presse tenu aux bureaux régionaux de la CSN sur le boulevard Mgr Langlois à Valleyfield.

Selon Kim Thibobeau, présidente du syndicat et elle-même infirmière auxiliaire, plusieurs résidences sont classées semi-autonomes mais gardent pendant une certaine période les résidents dont l'état s'aggrave. «On parle ici des personnes atteinte d'Alzheimer, de Parkinson ou de démence vasculaire. Nous veillons bien sûr au bien-être de ces personnes le temps qu'elles obtiennent une place dans les centres spécialisés mais cette situation exige beaucoup de temps supplémentaire», décrit-elle.

La présidente du syndicat dénonce également la tendance dans les centres à transformer la nature des postes. «De plus en plus, les employeurs maintiennent les employés dans la précarité en modifiant le statut des postes à temps plein pour en faire des postes à temps partiel. Pourtant, la convention collective indique noir sur blanc qu'il faut tendre à l'inverse afin de favoriser une certaine stabilité financière pour les salariés», de signifier Mme Thibodeau.

La présidente du Conseil central CSN de la Montérégie, Annette Herbeuval, mentionne que le nombre de résidences privées pour aînés est en très forte croissance alors que le gouvernement ferme des lits dans les CHSLD afin de se rabattre sur le secteur privé. «Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral, le secteur privé sera encore plus sollicité. Nous refusons de voir ces employés dévoués en payer le prix», tranche-t-elle.

Dans cette négociation coordonnée au plan national, les syndicats demandent une augmentation salariale de 1,50 $ l'heure étalée sur trois ans, la création d'un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employés et une date commune d'échéance des contrats de travail.

Le portrait des employés en centres d'hébergement privés pour aînés    
76: accréditations syndicales CSN au Québec, 12 en Montérégie  
2000: travailleuses et travailleurs syndiqués, 500 en Montérégie  
43: unités syndicales CSN en négociation coordonnée  
12 $: taux horaire moyen  
2: années d'ancienneté en moyenne