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Mercedes-Benz EQC 2020 : nous l’avons conduit au royaume des véhicules électriques

le samedi 18 mai 2019
Modifié à 14 h 50 min le 18 mai 2019
Le Guide de l'Auto
Article par Sylvain Raymond

Après s’être fait les dents en matière de véhicules électriques ces dernières années avec la smart électrique et la SLS AMG Electric Drive, Mercedes-Benz fait le saut dans la production de masse avec l’introduction du EQC, premier rejeton de sa nouvelle famille électrique EQ. À son arrivée début 2020, le EQC rivalisera avec les autres VUS de luxe compacts, notamment le Jaguar I-PACE, l’Audi e-tron et le Tesla Model X.

C’est en Norvège, le royaume du véhicule électrique, que nous avons pu découvrir le nouveau Mercedes-Benz EQC 2020, véhicule qui n’a pas manqué d’attirer l’attention. Nous avons croisé ici plus de Tesla, de Volkswagen e-Golf et de BMW i3 qu’en une année entière au Québec!

Tel un GLC
Côté dimension, le EQC 400 s’apparente fortement au GLC. Pas étonnant, les deux partagent la lettre C qui désigne leur famille. Ils sont d’ailleurs assemblés à la même usine, tout comme la Classe C. Bien que le EQC ait sa propre plate-forme, les similarités sont évidentes à l’extérieur.

On souligne sa particularité avec des jantes et des phares comprenant des insertions bleues. Impossible de manquer l’immense emblème à l’étoile argentée – qui s’illumine en soirée – bien placé au centre de la calandre. Personne ne vous demandera de quelle marque il s’agit.

Si vous croisez deux EQC au devant différent, vous n’avez pas la berlue. Les livrées équipées de l’ensemble AMG proposent une grille et des prises d’air distinctes à l’avant. L’effet nous semble plus réussi, surtout dans le cas des prises d’air. Il y a fort à parier que la majeure partie des acheteurs se tourneront vers cette version. Parlant d’AMG, c’est confirmé, un EQC plus bestial est dans les plans, ce n’est qu’une question de temps.

À bord, on découvre un habitacle doté d’une finition impeccable. Le constructeur sait capter l’attention et hausser l’effet de prestige avec des matériaux et des agencements de couleurs hors du commun. Le EQC dispose du système d’infodivertissement MBUX de Mercedes qui comprend deux larges écrans qui, jumelés, s’étirent pratiquement sur toute la largeur du tableau de bord.

Grâce à l’assistant vocal, vous pourrez demander tout ce que vous voulez, de la modification des fonctionnalités de la voiture aux informations pratiques. L’instrumentation est entièrement numérique, il sera possible de modifier son apparence à votre guise.

Une double motorisation électrique livrant 564 lb-pi de couple
Le EQC 400 possède une paire de moteurs électriques compacts, un positionné sur chaque essieu. Non seulement cette configuration permet d’optimiser la répartition de poids, mais elle procure également les caractéristiques de conduite d’un rouage intégral. Les deux moteurs disposent d’une configuration distincte. Celui à l’avant est beaucoup plus sollicité à basse vitesse. Afin de réduire la consommation d’énergie, enfoncez un peu plus l’accélérateur et le moteur arrière se joint à la fête pour soutenir l’effort.

Jumelé à un ensemble de batteries lithium-ion de 80 kWh placé dans le plancher, le groupe motopropulseur développe au total 402 chevaux, mais c’est surtout le couple de 564 lb-pi livré en une fraction de seconde qui retient l’attention.

L’autonomie annoncée est d’à peu près 450 km, c’est toutefois une mesure basée sur l’homologation européenne qui se veut toujours très optimiste. On s’attend à 350 km environ selon les standards nord-américains, ce qui placera le EQC assez proche de ses rivaux. Le Model X en offre un peu plus avec ses 400 km en version de base, mais son prix de 113 590 $ le reflète également.

Confort et silence de roulement
Sur la route, les 564 lb-pi de couple vous clouent au siège dès que l’on enfonce l’accélérateur, et ce, peu importe la vitesse à laquelle vous circulez. Ce sont les premières fractions de seconde qui sont brutales. Par la suite l’accélération est plus linéaire.

Cette puissance sert bien le véhicule. À quelques occasions lors de notre essai, une simple pression de l’accélérateur nous aura parmi de nous insérer plus facilement sur l’autoroute, ou de doubler un véhicule efficacement. C’est cet aspect que l’on apprécie, beaucoup plus que la capacité de pouvoir franchir le 0-100 km/h en 5,1 secondes. Alors que le Jaguar I-PACE adopte une conduite se rapprochant de celle d’une voiture, celle du EQC est plus typique à celle d’un VUS.

Ce qui étonne, c’est le silence de roulement et le confort à bord. En l’absence de mécanique bruyante – ce qui demeure désirable dans le cas des bolides AMG – les ingénieurs se sont assuré que tous les bruits extérieurs, ainsi que ceux provenant de la motorisation, soient bien filtrés. Ils ont ajouté plusieurs composantes afin d’absorber toute vibration et le résultat est assez probant.

Dans le cas du EQC, les deux palonniers placés derrière le volant servent à contrôler le système de régénération d'énergie qui comprend plusieurs modes variant l’intensité. Le plus agressif (D) demande un bon dosage de l’accélérateur puisque dès qu’on le relâche, le véhicule ralentit rapidement, ce qui pourrait incommoder vos passagers si vous n’êtes pas constant. Le mode automatique fait de l’excellent boulot; il adapte par lui-même la régénération en fonction d’informations provenant des données de navigation, des systèmes du véhicule et de votre type de conduite.

Une discussion intéressante à la borne de recharge
Sur le chemin du retour, nous avons dû arrêter à la station de recharge. C’était planifié, le constructeur s’était assuré que l’autonomie restante dans notre véhicule nous forcerait à vivre l’expérience. Nous nous sommes donc arrêtés le temps de faire le plein d’électrons, profitant de cette pause pour bavarder avec le propriétaire d’un Jaguar I-PACE qui arrivait au même moment.

La discussion a rapidement tourné sur la popularité des véhicules électriques en Norvège. Nous lui avons aussi demandé quels avaient été ses motifs dans l’achat d’un véhicule électrique. Il nous a répondu que c’était principalement pour une raison financière : un véhicule électrique est exempté de taxes à l’achat, peu importe son prix, alors que les véhicules à combustion interne sont fortement pénalisés, des dizaines de milliers de dollars dans le cas de véhicules plus imposants et de grosses cylindrées.

Il nous a candidement avoué que sans ces incitatifs, il ne serait pas passé à la voiture électrique. Il a ajouté que de plus en plus de propriétaires découvrent les avantages d’un véhicule électrique, notamment les frais d’entretien réduits. Comme beaucoup, il ne retournerait pas à un véhicule conventionnel.

En quelque 20 minutes, nous avions regagné assez d’autonomie pour poursuivre notre périple. Grâce à un chargeur embarqué d’une capacité de 7,4 kW, il faut compter environ 11 heures pour recharger entièrement l’ensemble avec une borne de niveau 2, 40 minutes dans le cas d’un chargeur rapide de 400 V.

Le EQC simplifie également la gestion de vos déplacements plus éloignés. Il suffit d’entrer le lieu de départ et la destination dans le système de navigation, et basé sur les informations de niveau de charge actuel, le système planifie le trajet en incluant des postes de recharge et vous informe du temps requis pour chaque recharge, ainsi que le niveau de charge estimé à l’arrivée et au départ. Aucun souci à se faire!

Le prix du EQC n’est toujours pas dévoilé, mais on nous mentionne qu’il sera en ligne avec celui de la concurrence, soit dans les 90 000 $.