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Mercedes-Benz E400 Coupé 2018 : beauté égoïste

le samedi 21 avril 2018
Modifié à 15 h 29 min le 21 avril 2018
Le Guide de l'Auto
Article par William Clavey

Il existe des individus qui priorisent l’apparence par-dessus tout. Perfectionnistes et adeptes de tout ce qui est élégant, ces êtres, que certains qualifieraient de superficiels, sont prêts à débourser des sommes phénoménales sur des biens matériels simplement parce que ce sont des objets attrayants.

La Mercedes-Benz Classe E, en déclinaison coupé, existe pour ce genre d’individu. Pourquoi opter pour la deux portes quand on peut se procurer une berline, ou même une familiale, bien plus pratique?

Parce qu’aux yeux des adeptes du beau, l’impact qu’aura l’auto lors de leur arrivée quelque part a plus d’importance que le confort de sa banquette arrière. Autrement dit, le coupé de luxe Mercedes-Benz E 400 est une voiture totalement égoïste.

Les quatre nuances de la Classe E
La berline Mercedes-Benz Class E figure parmi les meilleures voitures de luxe de moyenne taille actuellement sur le marché. D’ailleurs, dans Le Guide de l’auto 2018, nous l’avons classée deuxième dans les meilleurs achats juste derrière l’Audi A5 Sportback.

La Classe E atteint un équilibre presque parfait entre le confort, la technologie, la conduite dynamique, le design et, croyez-le ou non, le rapport qualité-prix. Oui, même les consommateurs qui achètent des voitures de luxe en veulent beaucoup pour leur argent!

De plus, la Classe E revêt toutes les déclinaisons possibles : berline, familiale, décapotable, ou modifiée par les savants d’AMG afin de produire un imposant 603 chevaux!

Toutefois, c’est le coupé qui est de loin le plus fascinant. De nos jours, les gens achètent des VUS, des voitures à hayon, des décapotables et des fois, des berlines. Même chez un constructeur comme Mercedes-Benz, qui affiche des chiffres de ventes assez remarquables dans ce segment, on a observé une baisse de popularité pour les berlines. Alors, pourquoi diable sortir une toute nouvelle génération du coupé?

Parce qu’on l’offre
Mercedes-Benz est très conscient que la E 400 ne sera pas le véhicule qui assurera son avenir financier, mais ce modèle fait partie de la vaste sélection de produits qu’offre le constructeur à une clientèle ayant les moyens de s’acheter presque n’importe quoi.

Autre point important, le coupé Mercedes-Benz – qu’il vienne d’une Classe C, d’une Classe E ou d’une Classe S – fait partie intégrale de l’héritage des produits de la marque allemande. D’ailleurs, cette élégante E 400, avec son allure étirée, élargie et rabaissée, rend en partie hommage au coupé Stroke 8 de 1968, une Mercedes-Benz classique qui retient aujourd’hui l’attention de plusieurs collectionneurs!

Un seul moteur
Étant donné que la E 400 ne se vendra qu’en quantité limitée, à l’heure actuelle, un seul moteur est offert, soit un V6 biturbo de 3,0 litres délivrant 329 chevaux et un couple de 354 lb-pi. Amateurs de produits AMG, il vous faudra attendre l’année prochaine pour une véritable déclinaison haute performance. L’unique boîte de vitesses proposée est une automatique à neuf rapports. Au Canada, la transmission intégrale 4MATIC vient de série.

Avec une masse nette de 1 905 kg, les 329 chevaux de la E 400 ne font pas d’elle une voiture super rapide. Mercedes-Benz déclare une accélération de 0 à 100 km/h en environ 5,2 secondes, cependant, voyez cette voiture plutôt comme un coupé de luxe de grand tourisme, et non comme une auto sport.

Certes, on peut toujours modifier le comportement routier de la bagnole par les réglages DYNAMIC SELECT, qui permettent de raffermir la suspension (avec la suspension pneumatique en option) et d’augmenter la vitesse à laquelle la boîte automatique répond, mais même en mode Sport+, bien qu’il soit possible d’attaquer les virages rapidement et de freiner avec brio, la E 400 ne se montre pas très agressive.

En revanche, c’est son indéniable douceur de roulement et sa prestance incontournable qui lui permettent de se démarquer. Grâce à sa silhouette racée, elle attire immanquablement les regards. L’absence d’un pilier B, qui crée un énorme espace vide lorsqu’on rabaisse les vitres, lui octroie un design moderne et épuré. C’est franchement très cool!

Bien que la Mercedes-Benz E 400 2018 paraisse plus longue que la berline, son empattement est en réalité raccourci de 66 mm. La structure est hypersolide, la suspension est souple et bien mise au point. Son habitacle est hautement insonorisé à haute vitesse et les matériaux utilisés sont d’excellente qualité. La boîte de vitesses enfile les rapports de manière fluide et le moteur V6 déploie un couple plus que suffisant à bas régime.

Pour moi et pour toi, mais pas pour les autres
Dans cette déclinaison, la Classe E représente donc l’excès, mais seulement pour deux, car la banquette arrière, qui n’est pas des plus faciles d’accès pour les grandes personnes, est dépourvue du niveau de luxe que l’on retrouve à l’avant. Les sièges sont durs, le dégagement pour les jambes est restreint et il n’y a ni appuie-bras… ni confort...

À l’avant, rien à dire. Les sièges en cuir – chauffés et ventilés – avec fonction de massage sont exquis et l’énorme écran tactile haute définition entièrement personnalisable, moderne et élégant est en concert avec les plus récentes tendances technologiques.

Parlant de technologie, bien que le système COMAND de Mercedes-Benz arbore les dernières technologies en matière de connectivité telles qu’Android Auto et Apple CarPlay, il demeure néanmoins compliqué et peu intuitif à utiliser.

On l’active via une molette (ou un pavé tactile) centrale. Jusque-là, ça va. C’est plutôt la complexité des menus et les étapes nécessaires pour effectuer des gestes simples comme changer de poste de radio pendant que le système de navigation est affiché qui s’avèrent quelque peu frustrantes. On s’y perd facilement et il est difficile de s’y habituer. Par chance, le système est pourvu de boutons physiques nous aidant à nous repérer.

Dans son ensemble, la Mercedes-Benz E 400 4MATIC 2018 est un coupé de luxe très réussi. Bien qu’elle soit dispendieuse, elle n’a pas de véritables concurrentes à part l’Audi A5 et la BMW Série 6. En réalité, sa plus grande rivale, c’est elle-même en déclinaison décapotable, celle-ci risque de se vendre beaucoup plus facilement.