Sports

Malade de la course

le jeudi 13 septembre 2018
Modifié à 16 h 17 min le 13 septembre 2018
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Il y a quelques années, courir deux kilomètres était une chose pénible pour Léonie Boudreau Labossière. Le week-end dernier, elle a terminé troisième à l’Ultra-Trail Harricana du Canada, un trajet de 65 km dans la nature. La Campivallensienne, qui se considère toujours comme une débutante dans le domaine, a bouclé le parcours de Charlevoix en 7 h 11. «Je me suis même trompée dans le parcours alors que je me suis ajoutée 3 km, avoue-t-elle. Je me disais que je n’avais pas de chance de podium. » C’est un reportage dans un quotidien montréalais qui l’a informée de l’existence de telles courses. Celle qui a [caption id="attachment_53086" align="alignright" width="210"] L’athlète de Valleyfield est devenue une adepte de la course à pied bien qu’au début, elle jugeait pénible ses premières distances.[/caption] toujours aimé la nature et la montagne jugeait que les participants étaient des malades. Aujourd’hui, elles emboîtent le pas à cette discipline d’endurance. Elle a fait quelques entraînements avec le groupe Obstacle au Mont Rigaud et fait trois épreuves au cours de la dernière année. Les trois fois elle a terminé sur le podium. «À Charlevoix, il s’agissait d’un parcours roulant, c’est-à-dire qu’on pouvait quasiment courir tout le long, explique Mme Boudreau Labossière. Comme épreuve, le décor est magnifique et tout le monde s’entraide; il n’y a pas la pression de courir côte-à-côte. On est serein, on connecte avec la nature et on décroche durant la course. » Décrocher pendant 7 h 11 en pleine nature n’est pas évident. Mme Boudreau Labossière juge que le mental est aussi important que l’endurance physique dans la réalisation d’une telle épreuve. «Ton corps te lâche à un certain moment alors tu dois gérer la douleur», indique-t-elle. Elle dit avoir encore beaucoup à apprendre. Mais la Campivallensienne adore cette discipline.  Léonie aimerait augmenter ses distances, jusqu’à 125 km et accumuler des points pour l’International Trail-Running Association. Ce qui lui ouvrirait les portes d’événements prestigieux à Chamonix en France ou en Californie aux États-Unis. La persévérance [caption id="attachment_53087" align="alignleft" width="210"] Elle aimerait approcher la marque des 3 heures pour son prochain marathon qui pourrait avoir lieu le 22 octobre à Toronto.[/caption] Il n’y a pas si longtemps, Mme Boudreau Labossière amorçait sa vie de coureuse au secondaire. Dans le club de l’école de la Baie-Saint-François, elle trouvait pénible ses premiers kilomètres. Mais elle a persévéré sous l’encouragement de l’entraîneur et marathonien François Perreault. «Il me disait que je devrait pousser un peu plus confie-t-elle. L’an passé je me suis entraîné avec lui et au mois d’avril, je courais mon premier marathon. » Et elle a assez bien performé pour se qualifier pour le fameux événement de Boston. La coureuse en a profité pour réaliser son record personnel, 3 h 09. C’est la vitesse, l’adrénaline et l’exploit qu’elle recherche dans ce type de course de 42,2 km. Elle l’avoue, une discipline un peu rigide et de la constance sont requises pour avoir du succès en course à pied. Elle doit mettre des choses de côté pour son sport. Léonie Boudreau Labossière est donc assidue à l’entraînement, que ce soit du vélo, de la course à pied ou à la Cité des Arts et des Sports où elle donne des cours. Le 22 octobre, le marathon de Toronto est dans sa mire. Pas juste pour le faire, mais pour réaliser une marque. «Je ne sais pas si c’est réaliste, mais j’aimerais atteindre un temps de 3 heures, affirme-t-elle. Ce qui serait assez bien pour une femme. »