COVID-19

L'unité chaleur mobile accueille plus que les itinérants

le mardi 19 janvier 2021
Modifié à 16 h 45 min le 19 janvier 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

L'unité mobile chaleur a étendu ses heures d'ouverture. Pas uniquement en raison du froid qui sévit. Mais pour répondre à une population en quête de réconfort. «On a ouvert l'autobus de jour, les mardi et jeudi dès 14 h, explique Claude Théorêt, coordonnateur clinique chez Pacte de Rue. Il y a une transformation alors qu'on va ouvrir plus que pour l'itinérance. La détresse sociale peut survenir après 20 h. » La population itinérante serait évaluée entre 150 et 200 personnes sur le territoire. Des gens qui errent dans les rues. Qui ont bien peu d'options, avec les commerces fermées, pour notamment se mettre à l'abri du froid. Les ondes de police font état de nombreuses personnes sans domicile qui tentent de se réfugier près des guichets des institutions financières ou dans les quelques toilettes accessibles. Chaque jour, M. Théorêt et son équipe reçoivent des appels de citoyens inquiets de voir des gens errer. Si à Montréal, le nombre d'itinérants positifs à la COVID est en hausse, ce ne serait pas le cas ici en région. «Ici, les itinérants sont isolés et ont d'autres problématiques, explique M. Théorêt. On n'a pas de communauté comme à Montréal. Certains itinérants peuvent entrer dans des logements où ils peuvent côtoyer des gens pour un certain nombre de nuits. Mais on n'a pas de problématique de transmission comme à Montréal. » La situation remet à l'avant-scène la nécessité d'un refuge permanent dans la région. Un endroit doté de services pour accueillir les gens de la rue. Discernement policier Les travailleurs de rue et les bénévoles de l'unité chaleur font partie des gens identifiés d'essentiels. Qui peuvent circuler entre 20 h et 5 h. «Le discernement des policiers doit être là, souligne M. Théorêt. Lors du premier couvre-feu [8 janvier], un premier bénévole a été questionné et ça s'est arrêté là. Mais la deuxième fois, le travailleur a presque eu droit à une fouille à nue. C'est difficile à sensibiliser les patrouilleurs. On a une bonne collaboration avec les patrouilleurs de la Sûreté du Québec, mais ils sont souvent ici de façon temporaire et ne sont pas autant investis dans la communauté. » Les bénévoles et travailleurs ont  des papiers qui confirment qu'ils répondent à des besoins essentiels. Pour les itinérants, le concept est moins simple. Claude Théorêt n'avait pas eu écho qu'un d'entre eux auraient éprouvé certaines difficultés avec les autorités. On a envisagé remettre un coupon aux gens qui sont allés chercher de l'aide à l'unité de chaleur installée au Marché public. La gestion aurait pu être complexe et on ne voulait surtout pas une circulation inappropriée des coupons.