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L’œil sauvé grâce à une greffe de tissus humains

le vendredi 16 mars 2018
Modifié à 16 h 39 min le 16 mars 2018
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

COLLECTE DE SANG. Le policier Thomas Tremblay était tout sourire, mercredi, lors de la collecte de sang annuelle du poste de la Sûreté du Québec de la MRC de Beauharnois-Salaberry. Le Campivallensien d’adoption vient tout juste de recommencer à travailler après avoir été blessé grièvement lors d’une fusillade meurtrière survenue le 4 octobre dernier à Salaberry-de-Valleyfield. Atteint d’une balle tirée d'une arme à feu et touché par des éclats de vitre, le jeune homme a perdu la vue pendant quelques semaines. Il a craint de ne plus récupérer l’usage de son œil gauche. En désespoir de cause, une greffe de tissus humains a été pratiquée sur le blanc de son œil. L’opération était risquée et consistait d’abord à nettoyer les morceaux de verre qui s’étaient logés dans le socle oculaire. Contre toute attente, la procédure a été réussie et Thomas Tremblay peut maintenant jouir d’une vision complète à la suite d’une réhabilitation qui a duré près de 5 mois. «Dans ma tête, j’allais mourir lors de l’intervention quand les tirs ont été dirigés vers nous. Par la suite, les premières constatations laissaient croire que je ne reverrais jamais plus de l’œil gauche après avoir été atteint par des éclats de vitre», raconte le policier, qui a accepté la présidence d’honneur de la collecte de sang du poste local. «Grâce à mon chirurgien, je peux voir aujourd’hui. Il n’y avait rien de garanti quand il a fait l’opération. Le médecin devait nettoyer l’intérieur (de l’œil) avant de procéder à la greffe de la cornée», a expliqué l’agent de la paix lors d’une entrevue accordée au «Journal Saint-François» au Salon Empire de l’Hôtel Plaza Valleyfield. Si Thomas Tremblay n’a pas eu besoin de transfusions sanguines à la suite de l’événement tragique qui s’est déroulé dans une résidence de la rue du Sentier dans le secteur Grande-Ile, il doit la vue aux services dispensés dans le cadre de la mission d’Héma Québec. Lors de la collecte de sang, le policier s’est assuré de sensibiliser les visiteurs au don d’organes et à l’importance de signer le formulaire de consentement à cet effet, ce qui permet d’apposer un autocollant au dos de la carte d’assurance maladie. De retour en uniforme depuis quelques semaines, Thomas Tremblay est conscient de la chance qu’il a eue. L’infime couche de tissu à peine visible sur le blanc de son œil témoigne tout de même de la fragilité de la vie, surtout dans l’exercice des fonctions d’un policier. «Il faut profiter chaque jour des bons moments», affirme-t-il.