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Lincoln Aviator 2020 : le grand retour

le samedi 24 août 2019
Modifié à 4 h 00 min le 26 août 2019
Le Guide de l'Auto Article par Sylvain Raymond

Parions que vous n’aviez pas songé à regarder du côté de Lincoln pour l’achat de votre prochain VUS de luxe.

L’Aviator, deuxième du nom puisqu’il a été commercialisé durant quelque temps au début des années 2000, fait un retour pour 2020, lui qui reprend tous les attraits du Navigator, mais dans une formule un peu plus compacte.

Avec sa troisième banquette et sa capacité d’accueillir jusqu’à sept passagers, il rivalise principalement avec l’Acura MDX et surtout, l’Infiniti QX60. On prétend aussi vouloir s’attaquer au Audi Q7, mais ce n’est pas facile de se frotter ainsi aux Allemands, d'autant plus que Lincoln n’a toujours pas réussi à redonner un certain niveau de prestige et de reconnaissance à sa marque.

Plus qu’un simple Ford Explorer endimanché
La première génération de l’Aviator avait été accusée de n’être en fait qu’un Ford Explorer endimanché. Cette nouvelle mouture partage également sa plate-forme à roues arrière motrices avec l’Explorer, mais les ingénieurs ont voulu s’assurer que l’histoire de ne se répète pas et lui ont procuré des organes qui lui sont propres, notamment dans le cas des suspensions.

L’attrait d’un VUS à sept places, c’est son espace décent pour les passagers arrière ainsi que son volume de chargement. À ce sujet, l’Aviator est un peu plus gros que ses concurrents, tant en longueur, qu’en largeur et en hauteur. Il dame le pion à l’Audi Q7 et au Volvo XC90 dans toutes les mesures intérieures et c’est surtout l’espace pour la troisième banquette qui est remarquable. On peut reculer au maximum les sièges avant sans gêner les passagers arrière.

Côté style, le modèle reprend la thématique des dernières nouveautés de la marque, on reconnaît rapidement la grille avant. Les flancs comprenant l’emblème Aviator intégré dans le haut des ailes ne sont pas sans nous rappeler un certain Range Rover. L’Aviator offre un design sobre, mais très distingué. Ce sont spécialement les jantes qui lui apportent son dynamisme. Rien de très tape-à-l’œil, notamment dans le choix de couleurs.

À bord, on se croirait au volant d’un bébé Navigator. La présentation est pratiquement identique et on retrouve la même impression de luxe et de richesse. On comprend immédiatement que l’on est dans un véhicule de prestige qui a tout pour épater les passagers. Le choix des cuirs, des garnitures et l’attention aux détails permettent à l’Aviator de ne rien envier à ses concurrents.

On mise sur la sobriété dans le cas du tableau de bord avec un écran tactile de 10,1 pouces qui permet de tout contrôler à bord. On a conservé quelques commandes classiques pour le climatiseur et pour la radio. Rien pour personnaliser à outrance la conduite, tout est regroupé dans une seule commande rotative qui offre quelques choix en fonction de la version.

Les différents modes sont baptisés selon des émotions humaines,. Que diriez-vous d’Excite pour Sport ou Splippery pour Neige et pluie? Bref, on a simplifié au maximum la gestion des modes de conduite, mais au détriment des paramétrages plus personnalisés.

Deux versions incluant une hybride rechargeable
Vendu à un prix de base de 69 000 $, le Lincoln Aviator est d’abord proposé avec un V6 de 3,0 litres biturbo livrant 400 chevaux pour un couple de 415 lb-pi.

C’est en fait le moteur qui niche dans la Continental et le Ford Explorer ST, une mécanique bien connue sans véritable problème. Le rouage intégral est de série, tout comme la transmission automatique à 10 rapports qui équipe le F-150 et la Mustang.

C’est le premier modèle que nous avons mis à l’essai sur les routes sinueuses de la région de Napa en Californie. On découvre rapidement que si la cible était l’Audi Q7, c’est raté. L’Aviator s’oriente vers le confort extrême et adopte une conduite beaucoup plus similaire à ce que l’on retrouve chez Infiniti, Lexus et Acura. L’Aviator peut avaler des kilomètres d’autoroute dans un confort princier, mais en conduite dynamique, on ne se sent pas aussi connecté à la route qu’à bord d’un Audi Q7. Dès que l’on enfonce l’accélérateur, l’arrière s’écrase et l’avant s’élève, et on sent le véhicule assez « lourdeau » en virage.

L’hybride au nom de la performance
Avec l’Aviator 2020, Lincoln fait un premier saut vers les véhicules hybrides rechargeables, mais le constructeur ne prétend pas vouloir attirer les fervents de « PHEV » ou les défenseurs de la planète. Pour cette raison, on l’a baptisé Aviator Grand Touring, histoire de mettre l’accent sur les performances accrues que lui apporte sa mécanique électrifiée. L’ensemble développe au total 494 chevaux et un étonnant couple de 630 lb-pi. Le tout se compose du même V6 de 3,0 litres auquel on a ajouté un moteur électrique placé entre ce dernier et la transmission.

L’Aviator Grand Touring, qui arbore quelques accents bleus à l’extérieur, reçoit deux modes de conduites supplémentaires, soit Pur EV et Preserve EV. Le premier permet de parcourir environ 30 km en mode 100% électrique, le second maintient le niveau de charge dans l’optique d’une utilisation future. Ce n’est pas une grande autonomie, d’autant plus qu’elle fondra vite par temps froid. Il faut comprendre que vous devrez payer minimalement 81 000 $ pour obtenir cette livrée. La différence est assez marquante, mais en revanche, la conduite de l’Aviator Grand Tourning devient beaucoup plus emballante.

Dès que l’on enfonce l’accélérateur, on sent immédiatement le couple qui nous cloue au siège; nous avons pu apprécier à maintes reprises cette puissance en manœuvre de dépassement.

Toutefois, on aurait bien aimé disposer de différents modes de régénération ; il n’y en a qu’un seul et il est très peu agressif. Impossible de conduire d’un seul pied et d’économiser les freins. En raison principalement de son poids supérieur, le modèle est aussi puni côté capacité de remorquage, il peut tracter 5 600 lb comparativement à 6 700 lb dans le cas du modèle à essence.

L’un ou l’autre peut être équipé d’une suspension adaptative qui analyse les variations de la surface de la route et modifie les paramètres 100 fois par seconde. Baptisée Air Glide, la suspension pneumatique, qui remplace les ressorts hélicoïdaux traditionnels, comporte une caméra avant qui scrute l’horizon pour détecter les variations dans la chaussée afin de préconditionner la suspension. Cet élément est au cœur du confort de l’Aviator qui s’avère en général un grand routier.