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L'homme d'affaires André Vinet se dit victime d'injustice

le mardi 29 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 29 septembre 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

C'est avec amertume que le propriétaire du restaurant Projet 57, André Vinet, procèdera au démantèlement de sa terrasse au cours de la prochaine semaine. Celui-ci se dit victime d'une «injustice incroyable et inimaginable».

Dans une entrevue accordée au Saint-François, M. Vinet a voulu faire le point à la suite de l'article paru à son sujet à la mi-août, voulant qu'il ait dérogé à la règlementation municipale en aménageant cette terrasse, rue Dufferin.

Il précise d'une part que l'immeuble n'est pas classé officiellement comme un bien historique, ce qui l'aurait empêché de procéder aux rénovations de 1,5 M$ pour la transformer en restaurant. Par contre, le bâtiment se trouve dans une zone assujettie au Plan d'Implantation et d'Intégration Architecturale (PIIA), ce qu'il a appris seulement après avoir construit l'abri sur sa terrasse.

«Selon le règlement d'urbanisme 250, je n'avais pas besoin de permis car j'en avais déjà un pour la terrasse et l'abri respectait les exigences du règlement», explique M. Vinet.

Celui-ci a néanmoins formulé une nouvelle demande le 9 juin,  demande qui a été refusée par le conseil municipal à son assemblée du 7 juillet. À cela s'ajoutaient d'autres exigences touchant le remplacement de l'enseigne du restaurant, l'abri de la porte d'entrée et le remplacement des fenêtres du sous-sol, auxquels le propriétaire avait procédé sans le permis de conformité au PIIA.

«Selon ce même règlement, toute décision qui vient désapprouver une demande doit être motivée, mais jamais je n'ai mis au courant des raisons pour lesquelles on refuse ma demande, jamais on ne m'a permis de discuter pour connaître les attentes», fait valoir André Vinet.

Celui-ci a même retenu les services d'un avocat pour tenter de négocier une entente avec la Ville, mais les autorités auraient refusé toute discussion.

M. Vinet pointe une notion du PIIA, tel que publié sur le site web de la Ville, qui fait état du projet collectif municipal comme un «mélange de l'ancien et du nouveau qui s'harmonisent en un ensemble cohérent bien planifié.»

Il estime que c'est en plein l'esprit dans lequel a été conçu cet abri, par l'artiste Lynn Wesley, incluant du bois de mélèze, des pièces de vitrail provenant de la basilique-cathédrale, et une architecture qui rappelle les anciennes gares ferroviaires et le côté maritime de la ville.

«Je ne pense pas que j'ai raté mon coup avec cette terrasse», estime M. Wesley, préférant comparer son approche à celle préconisée au MUSO plutôt que les voisins situés du côté Est.

Deux poids, deux mesures

André Vinet déplore l'attitude des autorités municipales qui semblent, selon lui, décider des projets de façon aléatoire. Il prend en exemple la démolition du duplex patrimonial de 98-100 Dufferin, qui a été autorisée sans l'accord du comité d'urbanisme.

Il évoque aussi un projet de restauration de 250 000 $ à l'édifice commercial située à l'angle Victoria et Jacques-Cartier, qui lui a été refusé, dit-il, pour une question d'harmonisation des couleurs.

Celui qui a jadis détenu le café-concert La Belle Époque, la discothèque Le Saint et le Resto-L'Ange, a fait savoir que le restaurant Projet 57 sera bientôt mis en vente et qu'il cessera de faire des affaires à Salaberry-de-Valleyfield.

Désabusé, et visé par les constats d'infraction depuis le 15 septembre, il procèdera au démantèlement de sa terrasse la semaine  prochaine.