Opinion

Les privilèges

le vendredi 26 janvier 2018
Modifié à 15 h 33 min le 26 janvier 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Depuis 2011, j’ai le privilège de faire un travail que j’aime vraiment. Lorsque je dis privilège, je le crois réellement. Je n’ai même pas l’impression que je travaille. Chaque jour, j’ai du plaisir à m’épanouir professionnellement.

 

Dans le cadre de mon travail, je suis allé au Centre Bell le jeudi 25 janvier en compagnie de mon confrère Éric Tremblay afin de réaliser une entrevue avec le joueur du Canadien de Montréal Nicolas Deslauriers. Je dois l’avouer, quoi de plus agréable que de passer ce genre de soirée.

L’organisation du Canadien sait recevoir. Au Centre Bell, la communauté journalistique est bien traitée. Dès notre arrivée à la porte réservée aux médias, l’inaccessible tombe. Même les hot-dogs qui habituellement coûtent 6 $ l’unité sont offerts gratuitement. Cependant, j’ignore si les journalistes attitrés à la couverture journalistique quotidienne de la Sainte Flanelle savent qu’ils sont aussi privilégiés. 

 

Ces gens ont la chance de faire un travail qui les passionnent avec le privilège d’avoir accès à l’inaccessible. Il ne faut pas se le cacher, combien de personnes peuvent entrer dans le vestiaire des Glorieux après un match et avoir l’occasion, même si c’est dans un cadre professionnel, de discuter avec les joueurs?

À un moment, nous étions seuls Éric et moi avec Carey Price dans le vestiaire. Difficile à croire que c’est un travail. Oui il faut rester professionnel dans pareille situation, mais, je dois admettre que de me retrouver dans le vestiaire de la plus prestigieuse équipe de hockey au monde, seul avec celui qui est considéré comme le meilleur gardien de but au monde, si ce n’est pas un privilège, je ne sais pas ce que ça peut être.

Notre rencontre avec Nicolas était sympathique. Lui aussi sait très bien qu’il est privilégié. l nous a avoué qu’il se rappelait d’où il venait et de tout le travail, des sacrifices et des efforts qu’il a mis pour devenir un privilégié.

 

Pour certains, le hockey c’est secondaire. Même moi je suis d’accord avec cette affirmation. Il y a des choses beaucoup plus importantes dans la vie. Une opération à cœur ouvert est certainement plus importante qu’une mauvaise décision d’un entraîneur en deuxième période. Mais, puisqu’il y a toujours un mais, est-ce que ça se peut qu’une infirmière dans la salle d’opération se sente privilégiée de pouvoir travailler avec ce chirurgien? Parfois il faut simplement s’arrêter, regarder autour et remercier la vie pour les privilèges qu’elle met sur notre route.

Ha oui, les Habs ont perdu cette rencontre face à la Caroline. Cependant, j’ai eu le privilège d’assister à une partie qui s’est terminée 6 à 5. Donc, un festival offensif comme il est rare de voir au Centre Bell.