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Jeux du Québec

Les Mini-Aigles privés de Jeux du Québec

le jeudi 19 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 19 janvier 2017
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Les Mini-Aigles ne dribbleront pas à Alma. Le désistement d’une équipe fait en sorte que le basketball en fauteuil roulant ne répond plus aux critères de Sports Québec. La déception est vive pour les jeunes du Sud-Ouest qui visaient l’or aux Jeux du Québec.

Avec le retrait de l’équipe de Montréal, il ne restait que trois équipes en compétition, soit une de moins que le minimum requis. «C’est bien dommage et ce n’est pas de gaieté de cœur que la décision a été prise, reconnaît Michèle Gendron de Sports Québec. Mais en bas de quatre équipes, on ne parle plus d’un événement provincial d’envergure. On ne peut plus reconnaître la discipline comme un sport de compétition officiel. »

À un mois des finales provinciales, la décision a été avalée de travers dans le Sud-Ouest. «On comprend la décision, mais on aurait dû évaluer la situation, soutient Chantal L’Écuyer du Club de sport en fauteuil roulant de la Vallée du Haut-Saint-Laurent. On prône l’inclusion ; l’impact de cette décision empêche 19 athlètes de vivre une belle expérience. »

Le processus de sélection était enclenché et déjà des athlètes avaient procédé à leur inscription en ligne. Les Jeux du Québec représentent l’événement sportif majeur pour la discipline. Maintenant plus rien. Collin Lalonde, vétéran de la première heure des Mini-Aigles, rêvait de mener l’équipe à la conquête de l’or et d’aider les nouveaux à profiter au maximum de la grande fête sportive.

Chez Parasports Québec, on partage la peine des athlètes. «C’est super plate, soutient son directeur général Marc-Antoine Ducharme. Les jeunes s’entraînent depuis deux ans pour ça. Mais on ne les laissera pas tomber et on veut être des finales provinciales en 2019. C’est une belle vitrine et on veut y être absolument. »

Dans la région, on a vu émerger Rosalie Lalonde de Saint-Clet. Depuis sa participation aux Jeux de 2011, elle a gravi les échelons jusqu’aux Jeux paralympiques de Rio l’été dernier.

Un sport fragile

La mise sur pied d’un club de basketball en fauteuil roulant dans la région est un des legs des Jeux du Québec de Valleyfield et Beauharnois de 2011. Pour le chef de mission du Sud-Ouest, Jasmin Felx, les conséquences de la décision annoncée aujourd’hui (mercredi) pourraient être lourdes. «Je ne pense pas que ce serait fatal, mais les Jeux du Québec pour ces jeunes, c’est plus grand que nature, souligne-t-il. Les athlètes prennent ça au sérieux et veulent vivre l’expérience. C’est ça qui est décevant. »

Si les Mini-Aigles sont en santé, ce n’est pas le cas partout au Québec. Sur 19 régions aux Jeux du Québec, n’en restait que trois prêtes à présenter une équipe à Alma. «On doit recruter chaque année parce que des joueurs vieillissent et ne sont plus admissibles aux Jeux, explique M. Ducharme. Il y a aussi des régions sans club ou association. On n’est pas un sport de masse comme d’autres peuvent l’être. »

Les finales provinciales ont permis la mise en place d’équipe dans les Laurentides (2009), le Sud-Ouest (2011) et Drummondville (2015). Mais M. Ducharme persiste, il faudra s’asseoir avec Sports Québec afin de travailler au développement dans certaines régions.

Mme Gendron ajoute qu’un retour aux Jeux du Québec de 2019 n’est pas garanti. «Une des règles conditionnelles concerne ce qui a été réalisé lors de la finale précédente, précise-t-elle. Or, le sport sera absent en 2017. Le processus est clair et les sports connaissent le mécanisme d’admission. »