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Les lapins domestiques à ne pas relâcher dans la nature

le mercredi 03 juin 2020
Modifié à 15 h 38 min le 01 juin 2020
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

Chouchou numéro 3 des familles après le chat et le chien au chapitre des animaux de compagnie, le lapin domestique ne saute pas de joie quand il est relâché dans la nature. Sans ses amis humains, le compagnon aux pattes réputées porte-bonheur vit dans le malheur. À lire aussi : La SPCA Roussillon à la rescousse de lapins errants À l’approche de la période des déménagements, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs le rappelle. « Dans le contexte où il est possible de croire que plusieurs lapins vont potentiellement mourir de froid ou de faim à l’arrivée de l’hiver, ce qui n’est évidemment pas une mort sans souffrance, relâcher des lapins domestiques en milieu naturel pose des enjeux sur le plan du bien-être animal », fait part la porte-parole Catherine Ippersiel. Espèce « exotique envahissante » Elle détaille aussi d’autres raisons de ne pas relâcher Jeannot dans un champ. Le lapin domestique est reconnu comme une « espèce exotique envahissante ». « Celui-ci a été introduit dans plusieurs pays où il cause d’importants dommages. Il est toutefois à souligner que pour le Québec, ce risque demeure à préciser compte tenu de la rigueur de nos hivers qui pourrait grandement limiter la survie des lapins », indique-t-elle. « Il faut aussi souligner que le relâchement de toutes formes d’espèces exotiques envahissantes est susceptible d’affecter les écosystèmes. » Les lapins domestiques en liberté peuvent devenir dangereux pour d’autres animaux. Ils peuvent « favoriser l’introduction de maladies dans les populations indigènes de lièvre d’Amérique ou de lapin à queue blanche », prévient le ministère de la Faune. Pas illégal S’il est fortement déconseillé de relâcher un lapin domestique dans la nature en raison de l’impact sur les individus et l’environnement, ce n’est pas illégal.  « Comme le lapin domestique (Oryctolagus cuniculus domesticus) est une sous-espèce reconnue qui a été créé par l’homme à partir du lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), cette espèce est une des rares espèces exclues de la portée de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, explique Mme Ippersiel. Malheureusement, cette exclusion fait en sorte que la règlementation du Ministère interdisant la libération d’animaux captifs en milieu naturel ne s’applique pas au lapin domestique. » Reloger Avant de se départir d’un animal domestique, le ministère de la Faune conseille d’essayer de lui trouver un nouveau maître, l’offrir à une animalerie ou demander conseil à un médecin vétérinaire. Pour plus d’information sur les espèces exotiques envahissantes : https://mffp.gouv.qc.ca/la-faune/especes/envahissantes/   Pour plus d’information sur le lapin comme espèce exotique envahissante : http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=18&fr=1&sts=sss&lang=FR