Les consommateurs vont-ils reprendre leurs anciennes habitudes ?

le lundi 28 mars 2022
Modifié à 0 h 00 min le 29 mars 2022
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

Assouplissement. C’est un mot qu’on attendait depuis longtemps et qui sonne comme de la musique à nos oreilles maintenant que le gouvernement du Québec adoucit progressivement les mesures prises pour limiter les dégâts causés par la COVID-19.

Et qui dit assouplissement dit aussi retour graduel des activités normales. Oui, mais comment vont réagir les citoyens une fois qu’on leur laissera le champ libre?

S’il faut en croire la société Moneris, dominante dans le traitement électronique des paiements au Canada, les Québécois vont vouloir rattraper le temps perdu, notamment en ce qui concerne ce qu’il est convenu d’appeler les «expériences»: voyages, loisirs, restaurants, spectacles… Bref, tout ce qui enjolive la vie courante quand elle n’est pas encarcanée.

Moneris vient de publier un rapport qui prévoit une reprise solide des dépenses touchant au bien-être. Ce sera d’autant possible que le taux d’épargne a littéralement explosé depuis deux ans, selon une analyse de la Banque du Canada. Il aurait grimpé jusqu’à 60% du revenu disponible des consommateurs, une progression fulgurante, puisqu’il ne dépassait pas 5% ces dernières décennies, avant la pandémie.

Autrement dit, il y a de l’argent disponible comme jamais.

 

La question est de savoir: comment allons-nous nous en servir?

Il y aura des choix à faire. On l’a dit et redit, le taux d’endettement des Canadiens demeure très élevé. La bonne nouvelle, c’est qu’il a légèrement diminué depuis un an. Ce n’est pas étonnant, puisque les occasions pour dépenser se sont raréfiées. Est-ce que les vannes vont maintenant s’ouvrir tout grand?

Peut-être pas. Même si les nuages se dissipent en même temps que la pandémie, d’autres études signalent que les gens demeurent soucieux. Entre autres, le grand cabinet de comptables MNP évalue à 55% le pourcentage de ménages canadiens qui craignent de ne pas pouvoir joindre les deux bouts cette année. Il se situait à 50% l’an dernier.

Autrement dit, même si, globalement, les finances des Canadiens sont réputées s’être améliorées dans la vie de tous les jours, le doute subsiste. Les plus récents relevés sur l’inflation n’ont pas aidé. Il suffit de regarder le prix de l’essence affiché par les stations-service, en hausse constante, pour devenir songeur.

Il se pourrait donc que les consommateurs demeurent prudents, ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Oui, les commerces, restaurants et salle de spectacles seront certainement plus fréquentés. Les avions aussi. Mais les cartes de crédit ne devraient pas se remplir, en tout cas pas tout de suite.

Puis il y a l’hiver, qui semble toujours plus rigoureux et qui n’aide pas le moral… Il faudra attendre quelques mois pour voir si le dégel touchera aussi la consommation, comme on nous le prédit.