Sports

Léonie Boudreau Labossière repousse les limites

le jeudi 02 mai 2019
Modifié à 15 h 39 min le 02 mai 2019
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Léonie Boudreau Labossière a été blessée à un genou, donc avait la confiance dans les talons. Pas les meilleures jambes pour entreprendre le Marathon de Boston. Malgré tout, la Campivallensienne a abaissé sa marque personnelle et atteint ce qu’elle qualifie d’«objectif de vie». Le 15 avril, Léonie Boudreau Labossière a parcouru les 42,2 km du plus vieux marathon en Amérique du Nord en 3 :01;37. Un temps 10 minutes plus rapide que celui enregistré l’an dernier. Ce qui lui a conféré le meilleur chrono parmi les Québécoises inscrites et le 10e rang chez les Canadiennes. «Je ne m’attendais pas à faire ça, soutient la sportive. J’étais suivi par François Marceau [multiple champion de duathlon], en ostéopathie à cause d’une blessure au genou qui m’a retardé dans mon entraînement. Je visais le même temps qu’en 2018, mais je n’avais pas confiance. » La marque symbolique de 3 h représentait un «objectif de vie», un temps à atteindre pour la jeune coureuse de fonds de 26 ans. Ce résultat en quelque sorte inespéré lui insuffle une confiance vers l’avenir. Entraînement atypique Sa préparation pour le Marathon de Boston a dû être revue en raison de sa blessure au genou. Au lieu de lacer ses espadrilles et de partir courir pendant deux heures, elle a maximisé son temps. Le cardio a bénéficié de séances de musculation. «J’ai misé sur le cross training, qui sollicite la force, la rapidité ou la puissance dans un circuit complet développé à partir de mouvements du quotidien, indique-t-elle. Le corps est complètement mis à l’épreuve; à la fin d’un entraînement, je peux tordre mon chandail. » Celle qui entraîne à la Cité des Arts et des Sports apprécie également la dynamique de groupe. Les séances sont amicales et les participants s’encouragent à se dépasser. «Ça ouvre le potentiel au fait qu’il n’y a pas juste une façon de s’entraîner, résume-t-elle. Pour l’instant j’envisage de continuer ainsi. » Inspirée et inspirante Mine de rien, les résultats, mais aussi l’attitude humble de l’athlète font d’elle une inspiration. Plusieurs viennent la questionner pour obtenir des conseils. Elle indique que la volonté demeure la clef pour chaque athlète qui veut s’entraîner. «L’endorphine qui est sécrétée, on se sent bien après, mentionne Mme Boudreau Labossière. Ça devient comme une drogue. L’activité physique me procure le plus grand bien. J’aime atteindre une limite et en remettre une autre un peu plus loin. » L’athlète recherche le dépassement de soi. Et avec la confiance regagnée à Boston, elle a mis quelques épreuves sur son chemin. «Je vais faire la course RX1 Nation de Valleyfield [le 25 mai au Parc régional des îles de Saint-Timothée], signale-t-elle. Ce sera ma première course du genre et ça me permettra de tester mes capacités. C’est aussi pour le plaisir et le challenge. » Quelques courses en montage sont également à l’horaire au cours des prochains mois.