Opinion
Le tribunal populaire fait des ravages
le samedi 25 juillet 2020
Modifié à 14 h 56 min le 24 juillet 2020
La vague de dénonciations d’inconduites sexuelles sur les réseaux sociaux est inquiétante. Je ne peux pas croire que le premier ministre du Québec, François Legault, endosse d’une certaine façon cette pratique en la qualifiant de normale. Heureusement, la ministre de la Condition féminine, Isabelle Charest, encourage plutôt les victimes à se tourner vers les tribunaux.
Je comprends que certains soient en colère parce qu’ils n’ont pas gain de cause devant la justice. Malheureusement, dans une enquête d’agression ou de harcèlement, quand il s’agit de la parole d’un contre celle de l’autre, c’est complexe.
Je pense au cas de Jian Ghomeshi. Ancien animateur de CBC qui a été accusé d’agressions sexuelles sur quatre femmes en 2014. Il a été acquitté. Pourquoi? Parce que le dossier a été contaminé par des témoignages dans les médias d’information.
Idem pour l’affaire Gilbert Rozon. Lorsque les médias ont dévoilé les allégations racontées par les victimes, ça a nui à celles-ci. Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal à l’époque me l’a confirmé.
Les gens qui croient pouvoir avoir gain de cause en dénonçant sur les réseaux sociaux ont tort. Je suis d’accord avec le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, qui fait également face à des allégations d’inconduites sexuelles sur les réseaux sociaux: une plainte doit être formellement déposée aux autorités.
J’ai bien aimé la déclaration d’une criminaliste que je connais bien, Danielle Roy, qui dit que les dénonciations publiques ouvrent la porte à des poursuites en diffamation.