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Le recours collectif contre CEZinc s'éternise en justice

le mercredi 13 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 13 avril 2016
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Autorisé en 2012, le recours collectif intenté contre CEZinc traîne en longueur, déplorent certains des citoyens affectés par la fuite de trioxyde de soufre survenue en août 2004.

Sous le sceau de l'anonymat,  des membres inscrits à ce recours collectif se désolent des nombreux délais que connaît ce dossier, qui n'est toujours pas réglé et cela, même plus de 10 ans après la fuite de gaz toxique.

Rappelons que, dans un jugement rendu le 21 septembre dernier, la Cour Supérieure a suspendu le déroulement du recours collectif de 900 M$, considéré comme le plus important recours collectif environnemental jamais vu au pays.

Dans sa décision, la juge Chantal Masse a endossé une «requête en déclaration d’abus, d’inhabileté et de quérulence» déposée par CEZinc contre le porte-parole des membres inscrits au recours collectif, François Deraspe, de même que l'avocate qui défend leur dossier, Me Chantal Desjardins.

Dans ce jugement, la Cour déclare que ceux-ci «ont fait preuve d'un comportement abusif et vexatoire dans le cadre du présent recours collectif.»

Le jugement fait état de procédures «truffées d’insultes, [et] d’attaques sans fondement» et de propos sur un «ton inapproprié, parfois même menaçant, et constamment irrespectueux».

La Cour Supérieure ordonnait du même coup à l'avocate de remettre le dossier complet au Syndic du Barreau du Québec, jusqu'à ce qu'un autre avocat accepte de reprendre le dossier. Un éventuel successeur avait un délai de 6 mois, soit jusqu'au 21 mars, pour présenter une requête en ce sens.

Cependant, le Syndic du Barreau a fait savoir que la décision de la juge Masse a été portée en appel par le porte-parole du recours collectif, François Deraspe. De plus, la cause n'apparaît pas au rôle de la Cour d'appel qui a cours jusqu'en juin. Ce qui laisse croire que l'appel de M. Deraspe pourrait être entendu seulement à l'automne prochain.

Rappelons que ce recours collectif avait été intenté au nom des personnes qui, dans la soirée du 9 août 2004, ont eu la peau, les yeux, la gorge ou les voies respiratoires irrités ou encore qui ont éprouvé des problèmes respiratoires ou ont été victimes de crises d'asthme, après avoir été exposées au nuage toxique rejeté par l'usine située boulevard Gérard-Cadieux.

Les secteurs touchés par ce nuage toxique s'étendaient du secteur Saint-Timothée, Melocheville, puis à l'Ile Perrot et l'ouest de l'île de Montréal jusqu'à Ville Saint-Laurent.