culture

Le patrimoine industriel de Valleyfield se distingue

le lundi 11 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 11 mai 2015
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Que ce soit par sa diversité, sa complémentarité ou par les vestiges qui demeurent, le patrimoine industriel de Salaberry-de-Valleyfield possède un solide potentiel de mise en valeur.

C’est ce que démontre l’Inventaire du patrimoine industriel de Salaberry-de-Valleyfield, rendu public récemment par le Musée de société des Deux-Rives (MUSO).

Cet inventaire, réalisé par une équipe dirigée par Gisèle Piédalue, une archéologue spécialisée en patrimoine industriel, dresse un survol des quelque 225 industries et entreprises qui ont œuvré en territoire campivallensien entre 1831 et 2000. D’ailleurs, le MUSO accueillera les 20 et 21 novembre prochains le Forum annuel de l’Association du patrimoine industriel du Québec.

Diversité et complémentarité

Le document de quelque 175 pages vient rappeler l’importance du tissu industriel qui contribué au développement de la ville et procuré de l’emploi à des milliers de travailleurs depuis la seconde moitié du 19e siècle.

On y dénote entre autres, le premier établissement de transformation agroalimentaire que constituait le Moulin Langevin, dans le secteur Saint-Timothée, dès 1831, de même que les premiers moulins à scie, à farine, actionnés par la force hydraulique présente dans le paysage.

La diversité du patrimoine industriel se constate également par la présence d’industries oeuvrant dans multiples secteurs, tantôt alimentaire, chimique, textiles, production d’énergie, ou des transports.

La trame industrielle locale se caractérise également dans le cadre bâti, par l’établissement de deux importants «quartiers de compagnie», dont le quartier bien hiérarchisé de la Montréal Cotton, sans oublier celui du quartier Nitro, qui regroupe quelque 250 petites maisons de style Cape Cod.

Bien entendu, il demeure encore plusieurs traces vivantes et visibles de ce patrimoine industriel, à travers certains vestiges de la Montréal Cotton, la vieille centrale Saint-Timothée, de l’usine Canadian Bronze, ou du vieux canal de Beauharnois, qui a contribué à cet essor industriel.

L’archéologue Gisèle Piédalue estime que ce patrimoine industriel est unique au Québec et mérite d’être mis en valeur.

«Le bâtiment industriel est souvent considéré comme l’élément charnière dans une mise en valeur, mais la lecture du paysage industriel ne s’arrête pas aux portes de l’usine. Il ne faut pas oublier le lien fondamental entre l’enclave industrielle et les quartiers ouvriers environnants qui lui ont fourni sa main-d’oeuvre, une partie vitale du tissu historique d’un lieu. La juxtaposition des deux dans l’espace constitue d’ailleurs une piste incontournable de mise en valeur qui permet de perpétuer la mémoire de l’occupation industrielle dans les collectivités.»