Le journal d’un homme qui a su s’entourer pour s’en sortir
Jean-Pierre Mack, entouré de personnes importantes dans sa vie, Nadia Debbabi, André Lachance et Renée Guernon du Centre de formation Huntingdon qui lui ont donné l’envie d’écrire, la capacité de lire. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)
Hypothéqué par une enfance difficile vécue sans amour, déplacé de l’orphelinat en familles d’accueil, Jean-Pierre Mack peut néanmoins dire aujourd’hui qu’il a réussi à vaincre ses démons et qu’enfin il sait lire.
« Aujourd’hui je peux dire que je suis heureux. Je suis bien et je suis fier de moi, j’ai appris à lire et à écrire », mentionne l’homme de 66 ans qui vient de lancer un livre qu’il a lui-même rédigé. Un petit pas à la fois.
Un petit pas à la fois… c’est le titre de son ouvrage, mais c’est aussi la leçon de vie de cet homme qui a su, un jour, s’entourer de bonnes et belles personnes afin de cheminer, d’arriver à maturité.
Mettre fin aux abus
Jeune, Jean-Pierre Mack dit ne pas avoir reçu d’amour de ses parents. Il n’était pas désiré et de fil en aiguille, il est tombé dans la boisson pour noyer sa peine. Il rencontre une femme extraordinaire, Sœur Blandine Grégoire, de la congrégation des religieuses de Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Elle le traite comme un fils et il réplique avec beaucoup d’émotions que pour lui elle est une mère. Elle l’encourage à abandonner la boisson qui lui sert de béquilles. Un jour, il vit un accident de voiture et décide d’abandonner la bouteille et cette vie qui l’entraîne encore plus vers le fond.
Plus tard, il décide de se donner encore plus d’outils et s’inscrit au Centre de formation Huntingdon. C’est là qu’on lui apprend à lire. « Jennifer Malo, c’est elle qui un jour m’a dit que je savais lire. Ça a été formidable, une révélation », dit le Campivallensien d’origine.
Il rencontre alors André Lachance, avec qui il écrivait des bouts d’histoire. « J’ai dit à Jean-Pierre qu’il pouvait se charger du contenu et que je l’aiderais à la mise en forme s’il était intéressé à réunir ses histoires pour en faire un livre. J’ai été impressionné par sa ténacité », explique André Lachance, un homme de mots, ancien journaliste, présent au lancement du livre de Jean-Pierre Mack.
Sobre depuis 36 ans
Nadia Debbabi, l’enseignante de Jean-Pierre adore voir l’allégorie que l’auteur fait de lui et d’un arbre sain. « Il est né dans une terre aride, peu riche, rocailleuse, mais des gens ont su mettre de la terre saine, l’entretenir. Il est devenu un bel arbre et c’est une métaphore que l’on retrouve dans cette série de chroniques », dit l’enseignante enjouée.
Il est possible de se procurer l’ouvrage auprès du Centre de formation Huntingdon, en échange d’un don. On peut joindre la directrice Renée Guernon au centreformationhuntingdon@gmail.com.