Le gobie à taches noires menace la biodiversité du fleuve
Le gobie à taches noires est une espèce exotique envahissante qui menace la biodiversité du fleuve Saint-Laurent. (Photo : Archives)
Des études menées par Ambioterra ont permis de déterminer que le gobie à taches noires, une espèce envahissante, se retrouve dans toute la portion d’eau douce du fleuve Saint-Laurent et dans la plupart des tributaires, dont la rivière Châteauguay.
Le gobie à taches noires est une espèce exotique envahissante qui cause des ennuis aux poissons indigènes et aux amateurs de pêche sportive. Originaire d’Europe et d’Asie, il a été introduit dans les cours d’eau québécois en 1990.
Les inventaires ichtyologiques réalisés en 2022 démontrent la très grande présence de cette espèce envahissante. Particulièrement en bordure du lac Saint-Louis et au détriment des espèces de poisson indigènes.
L’indice gobie, créé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, les inventaires de poissons d’Ambioterra révèlent que 98 % des captures sont des gobies à taches noires.
«Ce résultat indique que le gobie prend la place d’espèces de poissons indigènes très communes auparavant, comme le raseux-de-terre gris, a laissé savoir l’organisme. Par ailleurs, lors des activités de sensibilisation réalisées par l’équipe d’Ambioterra, plusieurs amateurs de pêche ont mentionné qu’ils capturaient de plus en plus de gobies à taches noires au lieu des espèces d’intérêt sportif comme le doré ou l’achigan.»
Des actions à mener
À partir du financement de près de 25 000 $ du Fonds d’action Saint-Laurent, via son Programme maritime pour la biodiversité du Saint-Laurent, l’organisme Ambioterra a accompagné cinq propriétaires riverains par la remise d’un bilan environnemental. Celui-ci comprenait des recommandations afin de contrôler les espèces exotiques envahissantes.
«Ce service d’accompagnement gratuit a permis aux propriétaires participants de s’impliquer directement pour améliorer la santé de l’écosystème du fleuve Saint-Laurent, a précisé Karel Ménard, président d’Ambioterra. Ce financement a également permis de réaliser l’évaluation de l’envahissement du gobie à taches noires sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent entre les lacs Saint-François et St-Louis.»
Parmi les prochaines actions, l’organisme entend continuer de sensibiliser la population aux moyens pour réduire l’envahissement du gobie qui est une très grande menace pour les espèces de poissons indigènes du Québec, particulièrement pour celles de la famille des cyprins et petits percidés.
La moule zébrée
Un autre organisme, le RAPPEL, s’est attardé sur la présence de la moule zébrée. Une analyse de quelque 700 lacs du Québec a eu lieu à partir du Réseau de surveillance volontaire des lacs. Bien que les lacs de la région ne faisaient pas partie de l’inventaire, RAPPEL conclut à une invasion de moules zébrées.
«Sachant que cette espèce envahissante est actuellement en pleine expansion au Québec, il est primordial de prendre des mesures de prévention et de sensibilisation pour les lacs à risque, peut-on lire dans le rapport. La précaution est de mise même dans les zones où la moule zébrée n’est pas encore présente, car il suffit d’un seul geste pour déclencher une invasion.»