Politique
COVID-19

Le couvre-feu, « une bonne décision du point de vue sanitaire », estime Stéphane Gendron

le jeudi 07 janvier 2021
Modifié à 13 h 02 min le 07 janvier 2021
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Stéphane Gendron avait opté pour la solution du couvre-feu lorsqu’il était maire de Huntingdon. Aujourd’hui, cette même option préconisée par le gouvernement Legault pour limiter la propagation de la COVID-19 est « une bonne décision du point de vue sanitaire », croit-il. « Je crois que Legault a raison d’opter pour un couvre-feu. Surtout en raison du signal que cela envoie dans la population… C’est le principe dont il faut tenir compte, mais il faudra aussi voir comment cela va se traduire dans son application », estime l’ex-commentateur radiophonique, aujourd’hui reclus à la campagne, sur sa terre de la municipalité de Dundee, à quelques pas de la frontière américaine. Stéphane Gendron affirme toutefois que l’idéal aurait été d’appliquer cette mesure « à géométrie variable », en fonction de la réalité des différentes régions. « Le couvre-feu est surtout nécessaire dans les grandes villes, dit-il. Dans les plus petites municipalités, il se passe moins d’activités après 20h. Ici à Dundee, après le train de 19h, il ne se passe plus grand-chose », lance-t-il à la blague. Légalement, il croit que si des contraventions sont décernées par la police, celles-ci pourraient être contestées devant les tribunaux, sans succès toutefois. Néanmoins, l’agriculteur est d’avis que le couvre-feu, même si ce n’est pas « la mesure du siècle », peut se justifier dans le cadre d’un bouquet de mesures mises de l’avant par Québec pour limiter la propagation du virus. [caption id="attachment_93866" align="alignnone" width="444"] Stéphane Gendron fait maintenant dans l’agriculture, sur sa propriété agricole de Dundee, près de la frontière américaine. (Photo Facebook)[/caption] Quoiqu’il en soit, Stéphane Gendron fait valoir que la mesure qui pourrait également sauver des vies serait de faciliter l’accès des gens à un psychologue. Lui-même auteur d’un documentaire sur la détresse psychologique en milieu agricole, il qualifie ce besoin d’intervention comme « urgent », dans le contexte qui prévaut actuellement. « On en a encore pour un an avec cette pandémie », dit-il, anticipant de nouvelles vagues.

Huntingdon : « une fausse bonne idée »

Revenant sur le couvre-feu qu’il avait fait adopter à Huntingdon en 2004 pour tenter de solutionner un problème de délinquance juvénile, l’ex-maire affirme aujourd’hui qu’il s’agissait « d’une fausse bonne idée… une solution facile à un problème complexe. » « Je venais d’être élu l’année précédente, j’étais naïf et sans aucune expérience politique à l’époque », rappelle-t-il. Le règlement municipal avait alors été adopté par les élus de Huntingdon, mais n’a jamais pu être mis en application sur le terrain, en raison d’une poursuite intentée par l’ex-député libéral André Chenail. « Ce geste a néanmoins eu pour effet de permettre une meilleure présence policière de la SQ à Huntingdon », se console Stéphane Gendron.