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COVID-19

L'appel du premier ministre lui permet de remplir une promesse faite à sa marraine

le mercredi 02 décembre 2020
Modifié à 18 h 21 min le 03 décembre 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Alors qu'elle soignait sa COVID, confinée sur son divan, Micheline Laberge a reçu une invitation inespérée. Elle a sauté sur l'occasion du cours de préposé aux bénéficiaires en CHSLD. Un changement de carrière qui lui permettait de tenir un engagement fait à sa marraine près de 10 ans auparavant. Après son quart de travail de nuit, au CHSLD Dr.-Aimé-Leduc, la nouvelle préposée aux bénéficiaires raconte la décision spontanée qui a changé sa vie. «En novembre 2011, ma marraine est décédée d'un cancer et j'avais bien pris soin d'elle, indique-t-elle. Elle m'avait demandé pourquoi je n'allais pas dans ce métier, que je serais bonne. Mais je ne pouvais pas à l'époque abandonner un salaire avec mes engagements pour retourner étudier. » Quelques années plus tard, elle a aussi été présente auprès de la soeur de sa mère qui était aussi en fin de vie. Bref, elle avait la fibre pour prendre soins des gens. La femme de 49 ans est finalement retournée sur les bancs d'école, mais pour étudier les assurances automobiles. Lorsque la pandémie est survenue, elle complétait ses stages à la maison. Le hasard a fait en sorte que Mme Laberge a été infectée au coronavirus. Lors de son confinement, elle a entendu le premier ministre parler de la nouvelle formation express. «J'ai sauté sur l'occasion, lance-t-elle. J'étais payée pour suivre le cours. Tout s'est enchaîné rapidement. J'ai été choisie parmi les 10 000, puis je commençais mes cours le 19 juin à Châteauguay. J'ai terminé le 26 août et je suis engagée au Centre Dr.-Aimé-Leduc depuis le 2 septembre. » À lire aussihttps://www.cybersoleil.com/video-des-futurs-preposes-formes-a-chateauguay/ Bienvenue dans l'équipe Les nouvelles préposées comme Micheline Laberge sont arrivées comme une bouffée d'air frais dans le réseau. «Ce sont des préposées à part entière qui font partie des équipes et des sections, assure Kim Lajoie, forte de 14 ans d'expérience et qui a encadré les nouvelles recrues. Cet été ç'a été difficile avec le manque de personnel. Leur montrer le métier était périlleux. Nos patients avaient besoin de nous. On n'en pouvait plus des journées à travailler avec un gros manque de personnel. On sent désormais moins de briques sur nos épaules. » Mme Laberge a rapidement embarqué dans l'aventure. Pour elle, ça passait ou ça cassait. L'occasion était belle de mettre en pratique les techniques apprises en classe. «J'avais une crainte parce que ce n'est pas toujours beau, rappelle-t-elle. On ne fait pas juste alimenter les gens. Il y a des culottes à changer aussi. Mais à l'école, on n'a pas été mis dans un monde de licornes, alors on savait à quoi s'attendre. » L'ajout de main-d'oeuvre représente beaucoup pour les membres qui étaient déjà en poste. «Ça se passe très bien, confirme Mme Lajoie. On est toujours complet ou presque. Parfois on a des surplus ce qui permet de donner des bains en avance. » Le fait que les préposées étaient en stage sur place avant l'embauche a facilité l'intégration à la «famille». L'orientation a été faite de façon à ne pas les lancer dans la gueule du loup dès leur arrivée. «Des fois, je suis la seule personne qu'une personne âgée peut voir dans la journée, exprime Mme Laberge.  Si je peux leur amener un petit rayon de soleil dans leur journée, même à travers mon masque, je le fais. » Les CHSLD de la Montérégie-Ouest ont été majoritairement épargnés par la pandémie. Aucune éclosion n'est en cours pour le moment.