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La rivière Saint-Charles recueille elle aussi des eaux usées

le vendredi 09 octobre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 09 octobre 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

La Ville de Montréal est sur la sellette et suscite la grogne de la population en lien avec le déversement appréhendé d’une forte quantité d'eaux usées. Bien que moins important, ce processus se fait aussi à Salaberry-de-Valleyfield.

Lors de fortes pluies ou d’un redoux au printemps, il arrive que l’usine de traitement des eaux usées ne fournisse pas à la demande. À ce moment, l’inévitable survient. «Ce n’est pas quelque chose que nous faisons continuellement, informe Michel Fortin, directeur des Travaux publics à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield. Cela peut arriver une dizaine de fois par année tout au plus. Lorsque cela est nécessaire, l’eau est envoyée dans la rivière Saint-Charles.»

Le directeur assure que ce procédé est une opération contrôlée et lorsqu’elle survient, le gouvernement est averti. «C’est déclaré aux deux ministères. Habituellement, les valves sont ouvertes environ deux ou trois minutes et c’est suffisant, souligne Michel Fortin. C’est difficile d’évaluer combien de litres d’eaux usées sont ainsi déversés, mais si je dois chiffrer je dirais 13 000 mètres cubes.»

Afin de bien imager les propos de M. Fortin, le Journal Saint-François a converti en litres la quantité d’eau déversée. On parle alors de 13 millions de litres ou plus précisément près de quatre piscines olympiques. Il est donc permis d’affirmer que si le procédé a lieu 10 fois par année, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield rejette approximativement 40 piscines olympiques d’eaux usées dans la rivière Saint-Charles annuellement.

«Ce n’est même pas 1 % de la quantité que la Ville de Montréal s’apprête à déverser. De plus, il faut comprendre que nous rejetons de l’eau qui est très diluée puisque c’est majoritairement de l’eau de pluie», confirme M. Fortin.

Dans le meilleur des scénarios, le directeur des Travaux publics explique que cela ne se ferait jamais. «Notre usine a une très grande capacité. Toutefois lorsque celle-ci est atteinte, nous n’avons pas le choix.»