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La médecine de rue fait une différence à Valleyfield

le lundi 24 janvier 2022
Modifié à 0 h 00 min le 25 janvier 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le cabinet de médecine de rue ouvert à Valleyfield depuis septembre a soigné une soixantaine de personnes jusqu'à présent. (Photo - capture d'écran)

Depuis son ouverture, le cabinet de médecine de rue à Valleyfield a soigné 60 personnes. Au-delà des services prodigués, cette clinique permet de créer un lien de confiance pour les usagers qui vivent dans la vulnérabilité.

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Deux médecins et une infirmière offrent un service humain et de proximité à même les locaux de Pacte de rue depuis septembre.

« Les travailleurs de rue de Pacte de rue nous recommandent des individus qui proviennent de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent, explique Caroline Rancourt, infirmière attitrée au projet. Les soins prodigués peuvent aller de la plaie ouverte non traitée au traitement des dépendances. Nous discutons également beaucoup avec les patients et tentons de créer avec eux un lien de confiance pour qu’ils et elles voient en la clinique un lieu d’ouverture et d’inclusion. »  

Les itinérants peuvent recevoir une multitude de soins et de services à cet endroit que ce soit du dépistage, de la prévention, de l’évaluation et du référencement dans d’autres équipes de soins. Le travail se fait aussi dans une optique de rejoindre ces gens désaffiliés et de les réintégrer dans le réseau de santé.

Plusieurs études tendent à démontrer que cette façon de faire avant-gardiste suscite plusieurs résultats positifs. «Cela fait plusieurs années que le consensus existe sur le fait qu’il faut adapter l’approche du réseau de la santé pour les personnes en situation d’itinérance, mentionne Claude Théorêt, fondateur et directeur clinique de Pacte de rue. L’organisme oeuvre depuis des années auprès des personnes vulnérables et après tout ce temps, nous sommes heureux et soulagés de voir le projet de clinique de proximité se concrétiser. Les personnes itinérantes ne doivent pas être privées du droit commun qu’est le droit à la santé. »

L’endroit soigne la santé physique, bien entendu, mais traite également les enjeux de santé mentale, toxicomanie, infections transmissibles sexuellement ou par le sang, problématiques d’abus physiques et sexuels, à l’identité sexuelle, aux saines habitudes de vie et aux différents autres problèmes reliés à leurs contextes environnementaux, sociaux, relationnels.

«Schizophrénie, bipolarité, dépression…sont des réalités vécues par les patients de la clinique, affirme Dre Fabienne Djandji. Même si la première visite d’un usager est en lien avec la santé physique ou la dépendance, souvent, au fur et à mesure des rencontres, les médecins décèlent des maladies mentales qui sont parfois reliées à la situation d’itinérance. Avec comme objectif de rencontrer un minimum de 200 patients durant la première année d’opération, ce projet viendra réellement soutenir les plus vulnérables de notre communauté. »

Un endroit adapté

Martin Tétreault, directeur adjoint des programmes de santé mentale et dépendance au Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest explique que l’emplacement de la clinique fait toute la différence pour la clientèle visée.

«Consulter un professionnel de la santé dans un CLSC, par exemple, est pratiquement impensable pour une personne en situation d’itinérance, affirme-t-il. Sans accès à un téléphone ou un ordinateur, la prise de rendez-vous est impossible pour eux et la peur d’être jugé est telle que tous les freins sont présents pour rendre inaccessible le système de santé. »

Charles Gosselin, Campivallensien et directeur gouvernemental chez Bell a toutefois contacté la Fondation de l’Hôpital du Suroît ce qui a permis de créer une union importante. Ce qui a provoqué un don de 22 000 $ pour aménager la clinique et faire l’achat de matériel médical.

«Bell Cause pour la cause est ravie de soutenir la Fondation de l’Hôpital du Suroît afin d’élargir l’accès aux soins de santé mentale pour les personnes en situation d’itinérance, a déclaré M. Gosselin. Le Fonds communautaire Bell Cause pour la cause accorde des dons à des organismes de santé mentale dans des communautés de tout le pays et je suis fier de voir un projet local être soutenu cette année. »