Politique

La hausse d’évaluation suscite la grogne des agriculteurs

le mercredi 12 décembre 2018
Modifié à 17 h 04 min le 12 décembre 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Après un gel de taxes de 4 ans, les contribuables de Coteau-du-Lac verront leurs comptes de taxes varier en 2019 en fonction du nouveau rôle d’évaluation. En ce sens, le budget adopté mardi soir par l’administration Brosseau irrite particulièrement les producteurs agricoles. Le taux de taxation de base pour le secteur résidentiel a été établi à 0,46 $ du 100 $ d’évaluation, auquel on ajoute un autre 0,08 $ pour la dette à long terme, pour un taux global de 0,54 $ du 100 $ d’évaluation par résidence. Il s’agit d’une hausse de 0,01 $ (2%) sur le budget de 2018. La mairesse Andrée Brosseau explique cette hausse d’une part, par le gel des taxes des dernières années et par la réalisation de nombreux projets prévus en 2019. Il est question des travaux du Chemin du Fleuve, au chalet du parc Desforges, le parc de la rue Juillet, le rachat à la MRC d’un terrain du parc industriel destiné à un écocentre, de même que l’aménagement du site de l’ancien garage Juteau, dont l’acquisition n’avait pas encore été affectée au budget, a-t-elle précisé. Cela représente un montant de 84 000 $ par année. Pour ce qui est des taxes de services, la taxe des ordures (incluant la collecte sélective et les matières organiques) passe de 211 $ à 208 $, les taxes d’égouts-assainissement des eaux passent de 145 $ à 160 $, alors que la taxe d’aqueduc passe de 182 $ à 184 $. Le budget a été adopté à l’unanimité par le conseil. Les conseillers l’ont qualifié d’équitable et de raisonnable. Seul le conseiller Christian Thauvette a émis un bémol au sujet des sommes importantes consacrées aux loisirs. Des agriculteurs mécontents Durement frappés par la hausse de leur évaluation foncière, de l’ordre de 50% à 60 %, plusieurs producteurs agricoles ont fait connaître leur mécontentement au conseil municipal. Pour eux, le compte de taxes représente une hausse de plus de 50% Ils auraient souhaité que le conseil adopte un taux de taxation variable (2/3 du taux adopté) pour le secteur agricole. [caption id="attachment_56768" align="alignnone" width="521"] Les producteurs agricoles Denis Legault, Ange-Marie Delforge et Luc Isabelle sont intervenus pour demander un allègement de taxes. (Photo Journal Saint-François Mario Pitre)[/caption] «Vous profitez de cette problématique pour mettre de l’argent dans vos poches», a accusé le producteur Denis Legault, au sujet de l’aide financière accordée par Québec aux municipalités afin de pallier à ces hausses. La mairesse Andrée Brosseau fait valoir que cette problématique de la valeur des terres agricoles découle du provincial, c’est pourquoi le ministère accorde un crédit de taxes afin de permettre aux municipalités de compenser les producteurs agricoles au minimum de 70%. D'ailleurs, la CAQ a promis de bonifier sa contribution, a signifié le conseiller Michael Sarrazin, qui a été pris à partie par les agriculteurs. De plus, la Ville va instaurer un fonds agricole de 25 000 $, assorti d’une table de travail, destiné à favoriser la relève, l’achat local et la mise en valeur du secteur agricole. Une approche que les agriculteurs qualifient d’inutile, puisqu’ils comptent déjà sur de nombreux organismes pour remplir ce mandat, disent-ils. La mairesse a invité les producteurs à contester leur évaluation et collaborer afin de faire pression sur le gouvernement pour que celui-ci améliore sa contribution. Mais pour les agriculteurs, le processus de contestation occasionne des coûts de 300 $ par matricule (cadastre), sans savoir s’ils auront gain de cause.