Actualités
COVID-19

«Je me sens vraiment à ma place» - Caroline Kelly

le mardi 14 juillet 2020
Modifié à 8 h 13 min le 14 juillet 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Caroline Kelly envisageait changer de carrière. Celle qui travaillait en restauration, mère de trois enfants, a vu la formation de préposé aux bénéficiaires en CHSLD comme une occasion en or. À l’aube de son premier stage, elle est toujours aussi emballée par la nouvelle vie qui s’offre à elle. «Je songeais à m’inscrire au cours de préposé aux bénéficiaires ou d’infirmière auxiliaire en septembre, dit la jeune femme de 42 ans. J’envisageais un changement de carrière. Puis le cours a été proposé et ça correspondait à ce que je recherchais; une formation de courte durée. » Sa motivation a rencontré un bon groupe tout aussi déterminé. Des gens qui sont là pour les bonnes raisons mentionne Mme Kelly. Et avec une enseignante qui 25 ans d’expérience, elle sent que les acquis se transfèrent bien. Elle se qualifie de quelqu’un qui aime prendre soin des autres et qui possède beaucoup d’empathie. La situation décriée dans les CHSLD depuis le début de la pandémie ne l’effraie pas. L’étudiante mentionne que la crise représentait de l’inconnu pour tous. Elle poursuivra prochainement sa formation en milieu de travail. «Je me sens vraiment à ma place depuis le début du cours, assure-t-elle. Je ne me sens pas insécure à l’idée d’aller en stage. J’ai hâte de commencer pour vrai et de rencontrer les préposés qui vont nous accueillir. Et de leur donner une pause méritée en même temps. » Un défi d’enseignement Suzie Lemieux Poulin fait partie des enseignantes qui forment les futurs préposés en CHSLD au Centre de formation professionnelle Pointe-du-Lac et des Moissons. «Au début, je me demandais qui allait s’inscrire; avoue-t-elle. Il faut que tu aies le cœur. Tu ne peux pas aller travailler là si tu n’en as pas envie. » Les étudiants se considèrent chanceux de suivre cette formation accélérée. Un changement de carrière souvent facilité par un salaire garanti durant la formation et un emploi assuré à la sortie des classes. «Ils leur faut toute une motivation pour passer toute la journée avec un masque; souligne-t-elle. Mais là ils sont habitués. Ils sont prêts à vivre des situations en CHSLD. » Le défi demeure de donner un cours complet en seulement trois mois. En classe, en stage, bien que les enseignements ne suivent pas sur le lieu de travail, et à distance. La prévention des infections a toujours fait partie des éléments enseignés. COVID ou pas, les étudiants apprennent les mesures sanitaires et la bonne utilisation des équipements de protection. Mme Lemieux Poulin parle des CHSLD comme du dernier endroit de vie. Les préposés donneront des soins comme des bains ou aideront à l’alimentation des personnes âgées. Ils les écouteront aussi. «Je sens les élèves vraiment excités par le défi, confirme l’enseignante. Au début, certains avaient un peu peur. Mais ils sont prêts et ont hâte de vivre du concret.» Au terme du processus, une trentaine de diplômés du cours de préposé aux bénéficiaires en CHSLD devraient être embauchés en Centre Dr.-Aimé-Leduc.