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Hymne à la fierté

le mardi 24 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 24 mai 2016
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Chloé Filiatrault a semé le bonheur à l'École-Baie-Saint-François. Particulièrement auprès des élèves des Groupes adaptés en développement affectif et fonctionnel (GADAF) qu'elle a mis en lumière. Mardi matin était une journée chargée d'émotion lors du dévoilement des gigantesques photos qui mettent en vedette ces étudiants.

«C'est émotif ce matin, un moment magique, a confié Chloé Filiatrault. Je suis contente que les jeunes se trouvent beau et soient fiers d'eux. »

La finissante à l'ÉBSF a convaincu son enseignant Denis Proulx de faire son projet personnel intégrateur sur les étudiants déficients intellectuels. Un projet d'envergure présenté mardi matin à la cafétéria qui a su faire couler des larmes dans la communauté.

«Je suis rentrée seule ce matin pour faire le tour tranquille dans la pénombre, a expliqué l'enseignante Julie Piché. Ça transcende la beauté extérieure, on voit le cœur. »

Pour celle qui côtoie les étudiants GADAF, la conclusion de ce projet se veut un beau cadeau. «Ces étudiants travaillent fort et ont peu de reconnaissance, explique-t-elle. Ils se sont sentis valorisés. Ce sont des personnes fières, mais humbles. De voir leur photo ce matin [mardi], on sent que ça leur fait un réel plaisir. »

Les étudiants s'amusaient à découvrir leur photo ou celles de leurs copains de classe. Les enseignants et membres du personnel qui assistaient au vernissage ont démontré leurs émotions sans retenue.

Assurance

Rappelons que plus tôt au printemps, Chloé Filiatrault a offert une journée maquillage-beauté aux 21 étudiants suivie d'une séance photo. L'objectif était de mettre en valeur ce groupe d'étudiants.

La future étudiante en Technique d'éducation spécialisée au Collège a réuni toutes ses capacités pour toucher le cœur des gens. «Le projet m'a appris à sortir de ma zone de confort, souligne-t-elle. Je suis quelqu'un d'anxieuse, et au cours des derniers mois, j'ai appris à m'exprimer et dire ce que je veux. Je me suis même obstinée avec Denis à certains moments. »

M. Proulx dit avoir vu son étudiante grandir au cours des derniers mois. «Je dis toujours à mes étudiants qu'un projet n'est qu'un prétexte pour apprendre. J'ai vu Chloé grandir énormément et gagner en assurance. »

Le projet a aussi trouvé écho dans la communauté. Plusieurs organismes et mêmes des enseignants à la retraite sont entrés en contact avec l'étudiante pour lui permettre de boucler le budget. Environ 2500 $ ont été nécessaires pour mener à terme Un monde sans différence.

Jean-Luc Pomerleau, de l'Association pour les personnes ayant une déficience intellectuelle du Suroît, l'a qualifiée de «leader de demain». La table de concertation jeunesse lui a offert une ovation lors de sa présentation. Bref, Un monde sans différence a permis à Chloé Filiatrault de s'accomplir pleinement.