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Frank Mooijekind déplore l’abolition des élections scolaires

le mardi 16 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 16 juin 2015

Le président de la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands (CSVT), Frank Mooijekind, déplore la décision du ministre de l’Éducation, François Blais, d’abolir les élections scolaires au Québec.

L’annonce a été faite au congrès de la Fédération des commissions scolaires du Québec tenu à la fin mai à Laval, auxquels assistaient le président de la CSVT, ainsi que les commissaires Sylvie Montpetit (vice-présidente) et Francine Montpetit.

«On ne sait pas par quoi ça va être remplacé. Le ministre Blais n’a pas répondu aux questions», s’insurge M. Mooijekind lors d’une entrevue accordée au JOURNAL.

Selon lui, la décision du ministre était planifiée depuis longtemps. «Deux semaines auparavant, la nouvelle avait paru dans La Presse. Dans une démocratie comme la nôtre, je trouve ça affreux. Pourtant, ça fait 50 ans qu’il y a des élections scolaires au Québec», déclare Frank Mooijekind.

Il défend sa cause en faisant remarquer que le taux de participation aux élections scolaires de novembre dernier s’élevait à 10,6 % sur le territoire de la CSVT, ce qui représente le double de la moyenne provinciale.

Alors que le ministre Blais affirme vouloir faire une place accrue aux parents dans les futures structures de gouvernance, Frank Mooijekind rétorque que l’on retrouve 4 commissaires parents au sein de l’actuel conseil des commissaires de la CSVT sans oublier les commissaires élus qui ont des enfants à l’école primaire ou secondaire. «Ça devrait être au peuple à décider et non au gouvernement», exprime le président.

Rôles du commissaire

D’autre part, Frank Mooijekind a tenu à démystifier le rôle du commissaire scolaire, peu connu dans la communauté.

«Ce qu’on fait est méconnu de la population. Un commissaire doit être disponible sept jours par semaine. S’il y a une plainte formulée par un parent, le commissaire dirige le citoyen à la bonne place. En fait, le commissaire donne le service auquel le parent a droit.»

Ce dernier connaît bien les fonctions d’un commissaire, lui-même ayant siégé à la table des commissaires pendant 30 ans avant d’être élu président, sans opposition, l’automne dernier.

«J’ai toujours eu l’éducation à cœur, c’est la cause de mon engagement. On travaille pour le service à l’élève. Nos jeunes représentent l’avenir et je pense que je suis la personne désignée pour changer les choses», affirme-t-il.

Le commissaire est notamment appelé à statuer sur les orientations budgétaires.  Le budget annuel de CSVT s’élève à 105 millions $. De ce montant, 73 millions $ sont affectés uniquement pour les salaires des enseignants.

De plus, le commissaire doit aussi se pencher sur les orientations et priorités de la Commission scolaire, les politiques éducatives et administratives, le plan stratégique, l’affectation et l’utilisation des écoles, l’attribution de divers contrats de services, les comités de sélection et de révision, la politique de transport scolaire et bien d’autres dossiers.

Fusion des C.S.: «sur la glace»

Par ailleurs, le projet de regroupement avec la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries est toujours à l’étude mais pour le moment, le dossier ne progresse pas et semble même «sur la glace».

«J’ai eu des discussions avec eux et ils ne veulent pas avoir le secteur de Valleyfield. Si ça ne fonctionne pas, la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands pourrait demeurer toute seule et ne pas se fusionner», avance M. Mooijekind.

Il faut dire que le rapport de force entre les deux entités scolaires n’est pas le même. Plus de 24 000 élèves fréquentent les écoles de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries comparativement à seulement 7800 pour la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands.