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Fermer la porte à la corruption

le mardi 10 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 10 mai 2016
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Plus d'une quarantaine de camionneurs artisans de la région de Vaudreuil-Soulanges se sont pointés au bureau de comté de la députée Lucie Charlebois, lundi matin à Saint Clet, afin de réclamer l'intégrité du système d'attribution des contrats dans le transport des matières de vrac.

En raison de la modification d'une clause par le ministère des Transports du Québec, les entrepreneurs n'ont plus l'obligation depuis le 1er janvier 2012 d'offrir aux organismes de courtage sans but lucratif la partie des transports qu'ils ne comblent pas avec leurs propres camions.

Eric Busque, porte-parole régional de l'Association nationale des camionneurs artisans inc., a expliqué au Journal pourquoi les membres de l'ANCAI ont livré avec leurs camions des lettres à leurs députés partout au Québec. Cette action provinciale vise à faire modifier le Règlement sur le courtage en service de camionnage en vrac après le 31 mars 2017, date d'échéance de l'entente existante avec le MTQ.

«Des mesures immédiates doivent être prises pour faire cesser le courtage illégal sur les chantiers publics du Québec. La loi du 50%-50% ne fonctionne pas. Cette clause a sûrement été adoptée de bonne foi, mais elle permet aux entrepreneurs en transport de se donner des contrats entre eux. Cela a pour effet de faciliter la collusion et même la corruption», affirme M. Busque.

Depuis 2012, ces opérations ne sont plus surveillées par aucun organisme public telles que la Commission des transports du Québec (CTQ) et la Commission de la construction du Québec (CCQ). «Nous devons sensibiliser le ministre des Transports, Jacques Daoust. Il faut cesser de se laisser manger la laine sur le dos ajoute», atteste Pierre Cardinal, du bureau régional situé à Saint-Clet.

La vaste majorité des 47 camionneurs artisans de Vaudreuil-Soulanges étaient au rendez-vous, à l'intersection de la route 201 et du boulevard de la Cité des Jeunes, pour défendre leur cause. Chantal Latreille, un des deux femmes membres du groupe, insiste sur l'importance de maintenir l'accès aux marchés publics pour les quelque 5000 camionneurs artisans du Québec. 

Selon Eric Busque, le système avec permis de courtage doit être préservé en y apportant des améliorations pour le rendre plus efficace. «Ça fait deux ans qu'on veut s'asseoir avec le MTQ et qu'on se bute à une fin de non-recevoir. Le silence du gouvernement nous fait craindre le pire», conclut le responsable régional.