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Ensemble sur le plus important chantier au Canada

le lundi 13 novembre 2017
Modifié à 16 h 38 min le 13 novembre 2017
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

CARRIÈRES. Travailler sur le plus gros chantier en opération au pays et en compagnie de son fils par surcroît, ça arrive une seule fois dans une vie. C'est ce que Stéphane Brossoit fait depuis deux ans en tant que superviseur des travaux d'excavation marine au nouveau pont Champlain, qui aura coûté 4,24 milliards $ selon les prévisions lors de sa mise service. «Un nouveau défi très valorisant. Juste à penser que j'ai pu occuper la même barge que mon fils Mathieu sur ce chantier, j'en ai des frissons. Le pont Champlain, c'est un héritage qu'on lègue pour 125 ans. On ne verra plus ça», mentionne le Campivallensien de 49 ans, qui œuvre dans le domaine de la construction depuis l'âge de 17 ans. [caption id="attachment_41949" align="alignnone" width="521"] Le duo père et fils de Salaberry-de-Valleyfield sont à l'ouvrage sur le plus important chantier en opération au pays: un projet estimé à 4,24 milliards $.[/caption] Embauché par le consortium «Signature sur le Saint-Laurent» pour son expertise dans les travaux marins, Stéphane Brossoit a dû composer avec la complexité de la mission à exécuter. Creuser sous l'eau pour installer les 38 piliers qui supporteront le colossal lien interrive, ce n'est pas une sinécure. «On partait à zéro avec une méthode jamais utilisée. Il a fallu mettre en place une procédure pour la protection du courant avant d'aller excaver. Nous avons vérifié la profondeur des fonds marins à l'aide d'un GPS 3D», relate-t-il. Son fils Mathieu, âgé de 24 ans, agit comme manœuvre pour assurer le déplacement des barges. En d'autres termes, c'est le capitaine du bateau qui transporte les 5 ouvriers de l'équipe. [caption id="attachment_41950" align="alignnone" width="477"] Stéphane Brossoit, photographié avec son fils Mathieu, compte sur une expertise dans les travaux marins.[/caption] «Une réunion est nécessaire tous les matins pour planifier les procédures. Tout est indiqué par écrit», élabore le superviseur. En plus de veiller au bon fonctionnement des barges, l'équipe doit procéder aux changements d'équipements comme les pelles et faire l'entretien de la génératrice. Compte tenu de la difficulté à creuser des trous immenses sous le fleuve, le taux de réussite des excavations marines a été très élevé puisque 36 des 38 piliers du pont ont été dressés du premier coup. «Seulement deux (piliers) ont été descendus une seconde fois en raison d'éboulements», explique Stéphane Brossoit. [caption id="attachment_41951" align="alignnone" width="521"] Le transport des barges constitue l'une des facettes du travail des Brossoit, père et fils.[/caption] Appelé à travailler 7 jours sur 7 pendant la majeure partie de son mandat aux travaux sous-marins, le surintendant a dû délaisser le poste d'arbitre qu'il exerçait dans la Ligue de Régates d'hydroplanes. Affecté tout récemment à la division autoroutière (highway) pour les travaux  liés aux accès routiers (bretelles, viaduc), Stéphane Brossoit doit retourner à l'excavation marine au printemps 2019 pour les ouvrages de remblai. Son fils Mathieu poursuivra son travail de matelot pour le transport des barges. Le nouveau pont Champlain devrait être carrossable en décembre 2018 tandis que les autres composantes du corridor routier doivent être complétées d'ici 2020.