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Deux jours de grève la semaine prochaine pour les enseignants du Collège de Valleyfield

le mercredi 05 mai 2021
Modifié à 12 h 46 min le 05 mai 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège de Valleyfield (SEECoV) s'est prononcé à 51,3 % en faveur de la grève. Les quelque 200 membres débrayeront d'ailleurs deux jours, du 11 mai à midi jusqu'au 13 mai à la même heure. L'assemblée générale du SEECoV s'est tenue en deux temps afin de permettre à une majorité de membres de se prononcer. Au total, 115 des 206 enseignants ont exercé leur droit de vote pour octroyer cinq jours de grève au syndicat local. Des journées qui seront utilisées au moment jugé opportun. Les enseignants érigeront une première ligne de piquetage mardi à midi. Celle-ci se prolongera jusqu'à jeudi à la même heure. Le résultat extrêmement serré témoigne plusieurs choses selon Chantal Malouin, présidente du SEECoV.  «C'est difficile pour les professeurs d'aller en grève avec tous les impacts que ça peut provoquer pour les élèves, mentionne-t-elle. On est en fin de session, dans la période des examens. Les enseignants étaient déchirés. ils ne font pas la grève de gaieté de coeur. C'est notre dernier recours. » Mme Malouin ajoute que le contexte pandémique a aussi pu influencer le vote. L'épuisement est généralisé au terme d'une année collégiale qui a été tout sauf banale. «On espérait ne pas en arriver là, soutient-elle. On avait beaucoup d'espoir que les négociations débloquent. François Legault parle d'une augmentation de 8 %, dans les faits, c'est 5 %. C'est sous l'inflation. » Elle déplore le ton paternaliste du premier ministre et une offre qui ne règle pas de nombreux problèmes dans le réseau. Parmi ceux-ci, le statut précaire des enseignants, même 10 ans après l'embauche, ou le manque de main-d'oeuvre, qui oblige à faire appel aux retraités. «Ce n'est vraiment pas juste une question de salaire, explique Chantal Malouin. C'en est une de condition. Il y a des gens qui crachent sur les enseignants; je les inviterais à venir se retrouver dans une classe devant 37 étudiants, à leur enseigner, les motiver et répondre à leurs questions qui peuvent venir à toutes heures du jour. » La crise sanitaire a exacerbé les points conflictuels qui existaient auparavant. Un an et demi après le début des négociations, les enseignants souhaitent que ça bouge. «Le gouvernement dit qu'il a été patient avec nous, avance Mme Malouin. Pourtant, il n'a pas négocié avec nous depuis janvier. Les services publics tiennent le système sur leurs épaules actuellement. » Le SEECoV souhaite que les négociations mènent sur une entente rapidement. Il entrevoit difficilement une rentrée à l'automne sans nouveau contrat de travail.