COVID-19

Deux autres régions au niveau orange: « Faisons quelques sacrifices, on peut faire une différence. »

le mardi 22 septembre 2020
Modifié à 15 h 10 min le 22 septembre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Laval et l’Outaouais passent au niveau orange, non seulement en raison de la hausse du nombre de cas, mais aussi en raison de l’augmentation du nombre d’éclosions. La région du Centre-du-Québec passera quant à elle du jaune au vert. Le ministre de la Santé Christian Dubé appelle les Québécois à faire «quelques sacrifices» pour réduire l’impact de cette deuxième vague. Le gouvernement mise de nouveau sur son approche régionale pour affronter la deuxième vague qui, a insisté le ministre de la Santé, est différente de la première, surtout parce qu’elle est caractérisée par une transmission communautaire importante. «Cette deuxième vague est très différente. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est une bonne nouvelle, mais les Québécois, lorsqu’ils se reconnaissent plus dans une région, on revient à la responsabilisation. C’est notre rôle d’informer de ce qui se passe dans les régions spécifiques», a-t-il exprimé, en conférence de presse ce mardi. Une deuxième vague différente donc. À l’égard des régions touchées, des milieux affectés (il est question de transmission communautaire davantage qu’un impact sur les milieux de vie pour aînés) et de l’âge des personnes infectées; plus jeunes. La Montérégie n'est toujours pas au niveau orange. Elle demeure au niveau jaune, soit préalerte.

Système de santé «mis à mal»

«Ce qui nous préoccupe le plus, c’est que la contagion communautaire, même si elle n’affecte pas un grand nombre de décès ou d’hospitalisation, elle nous fait très mal, a signifié M. Dubé. Quand cette transmission communautaire finit par impacter le personnel de la santé, […] ça va finir par se rendre aux gens plus vulnérables.» «Notre système de santé est mis à mal par cette transmission», a insisté le ministre. L’impact de la transmission communautaire est d’ailleurs aussi pris en considération. Pour déterminer le code de couleur d’une région. Bien que les critères déterminant si une région passe d’une couleur à une autre sont très précis, il existe «différents paliers» dans le niveau organe, par exemple, avant de passer au rouge, a indiqué le Directeur national de la santé publique Horacio Arruda. Le ministre de la Santé a rappelé les nouvelles règles entourant les rassemblements dans les lieux privés : soit un maximum de six personnes. Le rassemblement de deux familles de quatre est toutefois permis, étant donné le risque plus faible de contagion. Malgré ces règles, le ministre Dubé a martelé le message d’éviter les rencontres le plus possible. «Faisons quelques sacrifices dans les prochaines semaines, on peut faire une différence.»
«On va se battre chaque jour pour arrêter cette augmentation. Il faut rester vraiment sur nos gardes. Chaque Québécois peut faire une différence dans son coin.» -Christian Dubé, ministre de la Santé

Entrer sans mandat : la «dernière solution»

Bien qu’il importe pour M. Dubé de faire respecter les consignes, notamment quant aux rassemblements privés, permettre aux policiers d’entrer dans les maisons sans mandat est à ses yeux la «dernière solution». «On ne peut pas intervenir dans une maison si le propriétaire ne nous laisse pas entrer. Il y a autre chose qu’on est en train de regarder», a-t-il laissé entendre. Il a rappelé que les partys et soirées entre amis sont en grande partie responsables de la transmission communautaire. «Je pense qu’on peut le faire sans aller là [laisser les policiers entrer dans les résidences privées], mais si les cas ne se corrigent pas, on ne laissera pas notre système de santé se faire mettre à mal pour les mauvaises raisons.»

Retour de Je contribue pour mieux tester et mieux tracer

Le ministre de la Santé Christian Dubé a reconnu que les besoins de main-d’œuvre étaient importants en matière de dépistage et de traçage. Il en appelle aux Québécois qui seraient aptes à effectuer ces tâches de s’inscrire sur la plateforme Je contribue. À l’heure actuelle, des infirmières sont transférées de leur milieu vers le dépistage, ce qui est loin d’être optimal pour les milieux de santé, a-t-il illustré. M. Dubé a fait part d’une absence de 4500 personnes dans le milieu de la santé. «On n’est pas dans une zone où c’est dangereux, mais c’est très fragile», a-t-il avisé. Il en appelle donc aux retraités de certains domaines de la santé, précisant que le gouvernement attend un engagement de quelques semaines pour travailler dans «un environnement relativement agréable, à des heures intéressantes». Les audiologistes, dentistes, diététiste-nutritionnistes, hygiénistes dentaires, orthophonistes, physiothérapeutes, infirmières auxiliaires, technologistes médicaux et sages-femmes sont les personnes recherchées pour combler le manque de main-d’œuvre dans les unités et clinique de dépistage. Quant au profil recherché pour effectuer les enquêtes épidémiologiques, l’appel s’adresse aux personnes aptes à réaliser des enquêtes et sondages, comme des policiers à la retraite, notamment. Le gouvernement travaille aussi à informatiser davantage les procédures qui se font en préparation et après les tests de dépistage. «Je pense qu’on va passer au 21e siècle dans les prochaines semaines», a imagé M. Dubé. Il a aussi soulevé les enjeux quant au matériel nécessaire dans les laboratoires pour effectuer les tests de dépistage.