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Des parents contestent la nouvelle politique de transport scolaire

le mercredi 25 mai 2016
Modifié à 0 h 00 min le 25 mai 2016
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Si la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands voit dans sa nouvelle politique de transport l'occasion de développer de saines habitudes de vie, des parents y voient plutôt une taxe déguisée.

Auparavant, les enfants qui demeuraient à proximité de la limite d'éloignement de l'école pouvaient combler, sans frais additionnel, les places dans l'autobus. Ce ne sera plus le cas lors de la prochaine rentrée. Une tarification de 80 $ sera exigée lorsqu'un enfant comblera cette place vacante.

«Je demeure à 1,6 km de l'école Frédéric-Girard, a expliqué Martin Laroche. J'ai fait le trajet avec ma fille et par un beau dimanche, ça a pris 27 minutes. Elle doit traverser des boulevards. C'est inconcevable. »

«Déjà neuf autre commissions scolaires de la Montérégie ont introduit une tarification dans leur politique, laisse savoir la CSVT. La pratique permet notamment de favoriser l'utilisation du transport actif et d'encourager les jeunes à développer de saines habitudes de vie. »

Plus près de chez nous, les Commissions scolaires des Grandes-Seigneuries et des Trois-Lacs, ont abaissé la distance maximale de marche pour les élèves du primaire à 1,2 km.

Avec sa nouvelle politique, la CSVT a procédé à la mise à jour de l'évaluation des parcours piétonniers. Des zones dangereuses ont été identifiées, si bien que le transport par autobus est offert aux élèves qui doivent normalement franchir une zone qui représente un risque pour sa sécurité. «De nouveaux aménagements urbains ou la présence d'un brigadier scolaire, par exemple, permettent de sécuriser un parcours», indique-t-on par voie de communiqué.

Compétences des marcheurs

Avec une douzaine de parents, M. Laroche a présenté des arguments qui vont à l'encontre de la nouvelle politique de transport de la CSVT. Selon une étude réalisée par Sécuri-Jeunes Canada, «pour traverser une rue de manière indépendante et sécuritaire, les enfants doivent posséder trois compétences qui ne sont généralement pas acquises avant l'âge de 9 à 11 ans. (voir tableau ci-bas)

«J'imagine l'hiver, les enfants emmitouflés qui marchent dans la rue, dans la travée glacée où la neige est déblayée, confie M. Laroche. J'ai aussi entendu des parents de Beauharnois dont les enfants devront  marcher sur le chemin de la Beauce pour se rendre à l'école. Une rue où la circulation est importante à l'heure de pointe. »

Le 27 juin, les parents entendent questionner de nouveau les commissaires lors de la séance publique du conseil.

«Le comité de parents est contre la nouvelle politique, indique M. Laroche. Mais je ne sens pas de réceptivité au conseil des commissaires. C'est plate, mais on dirait une taxe scolaire déguisée. »

(On peut consulter la politique en ligne)

Compétences requises pour traverser une rue de manière indépendante et sécuritaire
La capacité à déterminer et emprunter un parcours de traversée sécuritaire
La capacité à évaluer de manière réaliste la vitesse d'un véhicule

Les moyens cognitifs de juger les espacements sécuritaires entre les véhicules

(Source: Rapport relatif aux blessures subies par les enfants piétons 2007 – 2008 – Sécuri-Jeunes Canada)

Les zones scolaires sont associées à un risque plus élevé d’accidents impliquant un véhicule motorisé et un jeune piéton
Selon les données, le plus grand taux d’accidents (37,3 %) impliquait des enfants de 10 à 14 ans. Le nombre d’accidents était plus élevé dans les zones scolaires et avait tendance à diminuer lorsqu’on s’éloignait des écoles.
Dans les zones scolaires, les victimes avaient plus souvent entre 5 et 9 ans, et les accidents se produisaient alors que les enfants allaient à l’école ou en revenaient. La plupart de ces accidents avaient lieu ailleurs qu’à une intersection.
(Source – Kino-Québec)