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Des changements de zonage qui déplaisent à des entrepreneurs à Sainte-Barbe

le mercredi 10 février 2021
Modifié à 9 h 32 min le 10 février 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Sainte-Barbe suscite l'engouement de la construction. Des développeurs projetaient des affaires d'or dans cette municipalité. Le conseil ne souhaite toutefois pas développer à outrance. Si bien que des résolutions sont venues modifier le zonage afin de respecter la vision de la municipalité. «Le conseil veut préserver le cachet champêtre et l'harmonie avec ce qu'il y a et ce qui s'en vient, a résumé la mairesse, Louise Lebrun. Contrairement à ce que certains laissent entendre, la municipalité n'est pas pauvre. Sainte-Barbe n'est pas prête à développer à outrance à cause des revenus. Notre qualité de vie, l'harmonie et la saine cohabitation, c'est ce que l'on veut. Et on va résister à la pression. » Les modifications au zonage sont venus freiner le projet de Jean-François Vernier et ses partenaires. Ils ont fait une promesse d'achat pour le terrain Lauzon sur le bord de l'eau. L'équivalant de 370 000 pieds carrés. Assez pour y ériger une trentaine d'édifices à condos. Ce qui aurait représenté quelque 216 portes et 350 cases de stationnement. On parle de 55 à 60 M $ pour la dizaine de phases. «Notre projet était conforme à l'urbanisme et j'attendais l'approbation pour passer à la phase suivante, a dit Me Vernier. Mais voilà qu'en catimini, le conseil a préparé une résolution pour changer le zonage. » Depuis le mois d'août, des échanges ont effectivement eu lieu avec l'inspecteur de la municipalité, Jocelyn Dame. D'après M. Vernier, son projet était conforme et il s'attendait à ce qu'il soit approuvé le 30 novembre. Mais en décembre, la motion pour le changement de zonage, approuvé par l'ensemble des cinq conseillers, a contrecarré ses plans. Assez pour que M. Vernier parle de mauvaise foi. Louise Lebrun avance que le projet n'était pas aussi ficelé que ce que M. Vernier laisse entendre. «On était déjà en réflexion quand il a appelé l'inspecteur, soutient-elle. Le projet Lauzon n'était pas si avancé et pendant ce temps, on était en train de réfléchir. Les projets intégrés à Sainte-Barbe, on n'en veut pas. Peu importe où ils pourraient être. C'est de la densification. Le conseil ne veut pas de multi-logements qui longent le bord de l'eau. » Elle mentionne que le conseil a pris écho des citoyens du secteur qui :«ne veulent pas de quartier à l'intérieur de leur endroit. » M. Vernier est évidemment déçu. Le projet aurait pu représenter des retombées de 10 M $ pour ses partenaires et lui. «Toute ma vie j'ai cherché une opportunité comme celle-là», plaide-t-il. Si bien qu'il songe à recourir aux tribunaux pour avoir gain de cause. Il entend dénoncer le «spot zoning» imposé par Sainte-Barbe. Noyau villageois Les changements de zonage au noyau villageois changent la donne pour d'autres entrepreneurs. Du groupe, Philippe Daoust, qui a démissionné de son poste de conseiller en décembre. «Ce qui me purge, c'est que la municipalité savait qu'on achetait des terrains sur le bord de l'eau, mentionne-t-il. Ils n'ont pas été faciles à obtenir. On préparait des projets de multi-logements. Désormais, on ne peut plus les construire. » Il mentionne qu'il y a une forte demande pour ce type d'immeuble locatif. Le dernier qu'il a construit était déjà tout loué avant que sa construction ne soit complétée. Philippe Daoust assure avoir Sainte-Barbe sur le coeur. Il se désole de voir le développement de la municipalité freiné. «Sainte-Barbe commençait à être sur la table depuis trois ans», lance-t-il. Encore là, Louise Lebrun avance que le conseil a voulu protéger certaines zones. «On veut favoriser l'arrivée de commerces de détails, mais pas n'importe où ni à n'importe quel prix, dit-elle. Le multi-logement est compris dans la noyau villageois. Les commerces de proximité, c'est la même chose. » Elle répète que la municipalité est composée de villégiature, d'un milieu agricole et d'un noyau villageois. Elle mentionne que de beaux projets s'en viennent. Parmi ceux-ci, un parc riverain et un autre dans le village tandis que l'emphase sera mise sur le développement commercial. «Il y a de la demande et de la rareté dans notre municipalité, souligne-t-elle. L'égout et l'aqueduc ont été acheminés il y a 10 ans, ce qui a permis de morceler les terrains. Des développeurs ont mis la main sur des terrains à prix abordable. Sainte-Barbe se devait de mettre sa vision dans le développement.» Les différentes modifications aux zonages pourraient être soumises à l'ouverture d'un registre et donc éventuellement à un référendum. Toutes les modifications, sauf celles concernant les projets intégrés.