Opinion

De retour dans l'Ouest

le mardi 12 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 12 avril 2016
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le coup de grâce qu'a connu le chef néo-démocrate Tom Mulcair le week-end dernier à Edmonton pourrait bien signifier le retour du Nouveau Parti Démocratique à ses racines établies dans l'Ouest du pays et, qui sait, possiblement la fin de sa lune de miel au Québec.

Plus de 50% des 1800 délégués réunis dimanche ont demandé, lors d'un vote de confiance à l'égard du chef, la tenue d'une course à la direction du parti. Le parti, toujours considéré comme étant la «conscience sociale» du pays, n'aura donc pas pardonné à son chef de s'être fait dépasser sur sa gauche par les libéraux de Justin Trudeau. Des libéraux qui n'ont pas hésité à assumer de futurs déficits budgétaires pour financer de nouveaux programmes sociaux et d'infrastructures, alors que M. Mulcair privilégiait l'équilibre budgétaire.

Mais c'est surtout, à mon avis, ses hésitations sur la question de l'exploitation du pétrole albertain qui ont eu raison de la gouvernance Mulcair à la tête du NPD. En ce sens, on ne peut qu'avoir le réflexe de se demander ce qu'il adviendra de la «vague orange» qui avait gagné le Québec en 2011 et qui s'est effritée lors du dernier scrutin. Quel sera le poids du Québec au sein du futur NPD ? Il est encore tôt pour y répondre, mais il reste que, parmi les éventuels successeurs à M. Mulcair, on retrouve bien peu de noms issus du Québec, à part celui d'Alexandre Boulerice.

Entre-temps, on demandera à M. Mulcair de rester en poste pour assurer l'intendance du parti jusqu'à l'élection d'un nouveau chef. Maintenant assis sur un siège éjectable, M. Mulcair aura beau appeler à l'unité de ses troupes, sa crédibilité de parlementaire en chambre vient de prendre un sérieux coup. Reste à voir combien de temps décidera-t-il de demeurer en poste, ne serait-ce que par souci de fierté personnelle.

Toujours est-il que c'est grâce à de larges appuis obtenus au Québec que le Nouveau parti Démocratique a pu espérer un jour accéder au pouvoir. Ses membres de partout au pays devront garder cela en mémoire lorsqu'ils choisiront leur nouveau chef.