Environnement

De nombreux déversements d’eaux usées dans la région

le jeudi 29 octobre 2020
Modifié à 16 h 49 min le 29 octobre 2020
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Les villes de Salaberry-de-Valleyfield, Beauharnois, de même que celles de la Régie d’assainissement des Coteaux comptent parmi les 20 municipalités comptant le plus grande nombre de déversements d’eaux usées en 2019. Ce constat provient du palmarès des 50 municipalités qui se démarquent quant au nombre de déversements en 2019, rendu public mercredi par la Fondation Rivières. Ce palmarès place Beauharnois au 16e rang avec 901 déversements, suivie de la Régie des Coteaux au 17e rang avec 886 déversements et Salaberry-de-Valleyfield au 18e rang avec 779 déversements. La Ville de Châteauguay arrive au 19e rang avec 768 déversements. Par ailleurs, Salaberry-de-Valleyfield arrive au 11e rang en ce qui concerne l’indice d’intensité des déversements, avec un indice de 1 446 016. Cet indice tient compte du débit de conception de la station d’épuration, de la taille de l’ouvrage où a lieu le déversement et de la durée de chacun des déversements.

«Agir en urgence»

Le palmarès publié ce mercredi 28 octobre permet de comparer les performances des municipalités entre elles selon quatre portraits distincts, soient le nombre de déversements, l’indice d’intensité des déversements, l’indice d’intensité des déversements par habitant et le classement des 10 plus grandes villes. « L’idée derrière ce palmarès n’est pas de pointer du doigt certaines villes, mais surtout de signifier aux gouvernements les endroits où il faut agir en urgence. Actuellement aucune analyse des priorités d’investissement n’est effectuée. L’argent est injecté de manière aléatoire sans planification territoriale. Pourtant, si on souhaite apporter une solution au problème, on doit réaliser les travaux en fonction des enjeux prioritaires par bassin versant », commente André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières.

Beaucoup d’eau de pluie à Valleyfield

Du côté de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, la porte-parole Magali Joube explique que les déversements sont composées majoritairement d’eau de pluie, car ils surviennent uniquement quand le réseau d’égout est saturé par de très fortes pluies. « D’ailleurs les études réalisées par le Comité Zip Haut-Saint-Laurent démontrent l’excellente qualité de l’eau de la rivière et à la bonne santé de sa faune et de sa flore », dit-elle. Elle ajoute qu’en plus d’être vétuste, le vieux réseau d’égout n’est pas séparatif, mais unitaire, c’est-à-dire que les eaux de pluie rejoignent les eaux usées dans le réseau sanitaire. Ce qui n’est pas le cas dans les développements urbains réalisés à partir des années 80. À Valleyfield, l’équipe municipale surveille quotidiennement ces déversements grâce aux systèmes de télémétrie. « Il faut être vigilant avec cette étude qui ne témoigne pas de la quantité d’eau déversée. La statistique de la Fondation Rivière est erronée, car le nombre de surverses n’indique pas la quantité ni la fréquence réelle», signale-t-on. Toutefois, la Fondation réplique que l’intensité n’est pas un chiffre erroné, mais une convention qui permet de comparer les municipalités entre elles. «L’indice de l’intensité des débordements tient compte du débit de conception de la station d’épuration, de la taille de l’ouvrage qui a débordé et de la durée de chacun des déversements», précise le directeur général, André Bélanger. Celui-ci indique que Valleyfield est un élève modèle quant à son système de télémétrie et les 6023 heures de déversements rapportés en 2019 sont un reflet exact de la réalité.

Mise aux normes à Beauharnois

À Beauharnois, le maire Bruno Tremblay rappelle qu’un projet de 12 M$ pour la mise à niveau de l’usine d’épuration était en cours depuis 2012 mais que la Ville n’a obtenu son certificat d’autorisation du ministère qu’au printemps dernier. «Si vous passez à proximité de l’usine, vous allez voir que les travaux sont en cours… on sera éventuellement en mesure de sortir de ce palmarès », dit-il.